Le déni de justice au Honduras continue, la lutte contre l’impunité aussi
Soutenez la pétition des Amis de la Terre International pour arrêter la répression des militants écologistes au Honduras. 15 jours après l'assassinat de Berta Cáceres, militante hondurienne des droits humains et de l’environnement, la répression contre les mouvements écologistes s'accentue au Honduras tandis qu'en Europe les réactions sont encore timides.
Un nouveau meurtre a eu lieu dans un contexte de harcèlement des militants écologistes
Le 15 mars, cent cinquante familles paysannes et indigènes ont été expulsées de force des terres qu’elles occupaient depuis plus de dix ans. Ces familles étaient en train de régulariser leur droit de propriété sur ces terres quand le terrain a été acheté illégalement pour favoriser les intérêts des entreprises hydroélectriques. Nelson Garcia, un représentant de l’association de Berta Cáceres, le Conseil national d’organisations populaires et autochtones du Honduras (COPINH), était présent lors de cette violente expulsion. Sur le chemin du retour, il a été tué par balle.
C’est le quinzième meurtre d’un militant hondurien pour l’année 2016 uniquement.
C’est un drame de plus dans une situation déjà très grave. Gustavo Castro, blessé pendant le meurtre de Berta Cáceres dont il est l’unique témoin et militant des Amis de la Terre Mexique, est toujours retenu de force au Honduras.
Par ailleurs, au lieu de renforcer les mesures de protection à leurs égards, les autorités honduriennes harcèlent les membres de la famille de Berta Cáceres et du COPINH (interrogatoires, filatures, etc.).
Que font la France et les Européens ? De timides mesures pour mettre fin à cette impunité
Suite à cette escalade de la violence, les financiers européens du projet de barrage Agua Zarca, le néerlandais FMO et le finlandais Finnfund (1), ont annoncé qu’ils suspendaient temporairement leur soutien au projet. C’est une victoire partielle selon la fille de Berta Cáceres mais nous demandons un retrait définitif de tous les projets controversés de barrages, de mines et d’éolien sur le territoire Lenca.
La France a condamné le meurtre de Berta Cáceres. D’autres moyens de pression sont possibles (mission parlementaire, conditionnement des aides, etc.). En tant que présidente de la COP 21, la France doit s’engager pour arrêter la répression dont sont victimes les militants honduriens et garantir que les populations puissent donner leur consentement libre et informé.
Contact presse :
Laureline Bourit, chargée de campagne industries extractives et RSEE, 06 20 79 72 31