L’heure n’est pas à la revue, mais à un moratoire pour une réflexion systémique sur la politique du tout-routier et ses alternatives
Communiqué de presse inter organisations signé par : Pour La Déroute des routes, le Réseau Action Climat, Fédération Usagers de la Bicyclette, Greenpeace France, les Amis de la Terre France, France Nature Environnement, Agir pour l'Environnement, GNSA
Nos organisations ont rencontré ce jeudi 12 octobre en matinée le ministre des Transports Clément Beaune pour entendre ses propositions sur la revue en cours des projets routiers et l’interpeller sur la nécessité de suspendre les travaux de l’A69.
Nous en sortons consternées par la surdité du gouvernement à nos appels au bon sens et à la responsabilité, et nous appelons à la mobilisation.
Ce rendez-vous prévu de longue date s’inscrivait dans le cadre du travail de plaidoyer que nous menons depuis plus d’un an pour une rupture avec la politique du tout-routier menée par l’Etat Français depuis des décennies, et pour obtenir un moratoire sur tous les projets routiers et autoroutiers.
Dans le contexte actuel de fortes tensions autour du projet d’A69, l’obstination de certains élus et membres du gouvernement à poursuivre ce projet destructeur et anachronique malgré la détermination, pour certains au péril de leur santé, des habitant-es en lutte, est irresponsable.
Nous doutions de la capacité du gouvernement à adopter une position responsable en prenant la seule décision acceptable à l’heure actuelle : un moratoire sur tous les projets routiers, et la suspension totale du projet d’autoroute A69 comme des travaux destructeurs en cours sur de nombreux projets partout en France.
Notre constat est unanime : le gouvernement ne prend pas la mesure des enjeux et choisit de continuer de nous mener droit dans le mur. Les quelques abandons de projets qui n’ont aujourd’hui plus de faisabilité financière ni politique ne sont absolument pas suffisants.
Partout les collectifs en lutte contre ces projets routiers et autoroutiers, soutenus par les groupes locaux de nos organisations, font face aux mêmes discours, aux mêmes logiques et aux mêmes arguments. Ils sont chaque jour témoins du désastre de la prétendue politique “du cas par cas” affichée par le gouvernement, qui permet partout à des acteurs privés et des élus d’accélérer des procédures et des travaux en dépit non seulement des politiques publiques, mais aussi parfois de la réglementation et du droit français.
Sans moratoire, sans une volonté claire de réfléchir globalement et intégralement les investissements dans les infrastructures de transport, le Gouvernement prend la responsabilité de la poursuite des projets au nom d’intérêts privés aux dépens de l’intérêt général.
Le Gouvernement choisit de soutenir la destruction de la biodiversité, des terres agricoles et naturelles, l’augmentation des pollutions et émissions de gaz à effet de serre, en dépit des appels répétés des citoyen-nes et des scientifiques.
Les promesses de décarbonation du secteur des transports et de compensations environnementales ne sont ni à la hauteur, ni pertinentes par rapport aux enjeux globaux. Ces mesures de contournement du débat ne permettent en rien de réduire les impacts catastrophiques de la politique de développement des axes et du trafic routier sur la santé, la biodiversité, le climat, et la précarisation grandissante des oublié.e.s de la mobilité pris au piège du modèle du tout routier sans alternative.
Constatant que le Gouvernement n’entend pas nos appels à une véritable réflexion politique sur ces enjeux majeurs, nous reformulons avec détermination notre demande d’un moratoire sur tous les projets routiers et autoroutiers et appelons à une mobilisation citoyenne massive contre le projet d’A69 les 21 et 22 octobre, et partout où des collectifs se mobilisent contre la centaine de routes encore en projet.