Multiplication des actions des Faucheurs de chaises : des dizaines d’agences BNP fermées en France
Vendredi 9 et samedi 10 décembre, une vague d’actions touche la BNP Paribas pour dénoncer le système de l’évasion fiscale et appeler au financement de la transition écologique et sociale.
Répondant à l’appel lancé par le collectif des Faucheurs de Chaises [1], des centaines de militants ont mené des actions non-violentes visant la BNP Paribas.
Vendredi, une radio pirate a émis depuis une agence bancaire de Paris 20e jusqu’à l’expulsion des 25 militants, tandis qu’à Marseille 80 militants faisaient fermer l’agence de la Joliette. Fête de l’évasion fiscale à Montpellier, maternité à Saint-Denis, lecture de l’Appel à organiser le Procès de l’évasion fiscale à Limoges, machine à laver les billets à Perpignan, palmiers à Bayonne, veau d’or à Roanne, mobilisation à Tarbes, Toulon… : les militants ont rivalisé d’ingéniosité.
Depuis le début de la matinée du samedi, les actions ont repris partout en France. A Billères, une scène de paradis fiscal a été installée dans une agence, à Bayonne les militants ont fermé deux agences pour cause d’évasion fiscale, une cocktail-party s’est tenue à Lyon, des familles avec des enfants en bas-âge ont installé une crèche à Paris 20e, une grande braderie de la fiscalité s’est tenue à Paris 13e et des actions se sont tenues à Toulouse, Lille, Besançon, Angers, Annecy, Dijon, Nantes, Lyon, Montreuil, Agen, Pau, Grenoble, Caen, Tours, Saint Jean De Luz, Rouen et même l’île de La Réunion… Dans de nombreuses villes, la BNP Paribas avait fermé ses portes préventivement, ou a été contrainte de le faire avec l’arrivée des militants. Les actions vont se poursuivre tout au long de la journée.
La barre des 60 actions organisées depuis la reprise de la mobilisation le 2 novembre [2] va être atteinte ce soir. Ce chiffre symbolique rappelle qu’au moins 60 milliards d’euros échappent au budget public chaque année en France à cause de l’évasion fiscale. Le succès de ces actions non-violentes de désobéissance civile, menées à visage découvert, témoigne de la volonté des citoyennes et citoyens d’appeler les pouvoirs publics à mettre en oeuvre les mesures permettant de lutter contre l’évasion fiscale et d’engager le financement de la transition écologique et sociale [3].
Les Faucheurs de Chaises appellent à présent à maintenir la mobilisation en vue du procès de Jon Palais, qui sera jugé pour “vol en réunion” le 9 janvier à Dax suite à une plainte de la BNP. A cette occasion, plus de 20 organisations associatives et syndicales appellent à organiser le Procès de l’évasion fiscale, événement festif et revendicatif réunissant de nombreuses personnalités [4]. Le matin, des candidats aux présidentielles participeront à une table-ronde sur l’évasion et l’impunité fiscales.