Raffinerie de Grandpuits : nouvelle mobilisation à la Défense pour dénoncer le greenwashing et la casse sociale de Total
Alors que se tient la dernière réunion de concertation avant le lancement du “plan de sauvegarde de l’emploi” des salariés de la raffinerie de Grandpuits, le collectif “Plus jamais ça” et les raffineurs de Grandpuits ont appelé à rassemblement ce matin à la Défense.
Plus de 200 personnes, dont les porte-paroles des différentes organisations de Plus Jamais ça, étaient présentes en soutien aux grévistes et pour défendre un plan de transition réellement juste et écologique du site.
Des militants climats ainsi que certains grévistes ont placardé des affiches géantes portant les message ‘700 emplois menacés versus 7 milliards de dividendes’ en écho à la somme versée en 2020 aux actionnaires de Total, ou encore ‘Pour l’avenir des raffineurs, solidarité TOTALe’. Une grande banderole avec l’inscription ‘Greenwashing et casse sociale : Total fait du sale’ a également été déployée.
700 emplois menacés versus 7 milliards de dividendes
Alors que le business modèle de Total est largement inadapté aux objectifs fixés par l’Accord de Paris, la multinationale prévoit de restructurer la raffinerie de Grandpuits, ce qui menacerait 700 emplois directs et indirects selon la CGT. Problème : Total justifie ce plan par la reconversion du site en une “Plateforme zéro pétrole”. En plus de ne proposer que des fausses solutions qui ne sont en rien écologiques, cette restructuration “écolo” est du pur greenwashing, comme le démontre une analyse publiée le 27 janvier dernier. Le site prévoit notamment la production d’agrocarburants, qui ne sont en rien une solution pour décarboner le secteur des transports, engendrant une déforestation induite et un changement d’affectation des sols.
Les salariés sont conscients de la nécessité de sortir des hydrocarbures. Mais au lieu d’entamer des discussions démocratiques et collectives pour penser les activités de demain, Total fait preuve d’un cynisme sans nom en se servant d’arguments faussement écologiques pour détruire l’emploi, sans que cela ne profite au climat. Tout le monde y perd, sauf Total et sa recherche de profits.
Alors que le 9 février marquera le jour de la 3ème consultation autour du plan social, la multinationale communiquera en parallèle ses chiffres annuels de 2020 et ses projections d’investissement pour 2021. Pour rappel, Total a versé 7 milliards de dollars de dividendes à ses actionnaires l’an dernier.
Grandpuits, une ligne de front pour une réelle transition écologique
La situation de Grandpuits n’est qu’un exemple supplémentaire de l’hypocrisie de Total concernant la transition écologique, l’ambition climatique et la neutralité carbone. Le pétrolier fait non seulement porter le poids de son soit-disant tournant vert à ses salariés, mais continue de manière totalement éhontée à développer des projets fossiles au Mozambique, en Arctique ou encore en Ouganda. Total vient également de confirmer son intention de lancer 10 nouveaux projets de forage en Afrique en 2021.
A Grandpuits, salariés, ONG et syndicats veulent démontrer la possibilité de construire ensemble un plan de reconversion véritablement juste et écologique, avec zéro suppression d’emploi. Finalement, ce sont ces mêmes entreprises, comme Total et ces mêmes politiques libérales qui sont responsables de la crise climatique et sociale. Cet enjeu est primordial et d’autant plus crucial quand il s’agit de sites industriels et de bassins d’emplois liés à l’exploitation des énergies fossiles.