Transition énergétique : les Amis de la Terre ne se prêteront pas à un jeu de dupes
Paris, le 15 novembre 2012 - Le cadre du débat sur la transition énergétique dévoilé à petits pas par le Gouvernement, ferme progressivement la porte aux options de réelles transitions. Il entretien un flou inacceptable sur l’organisation et la prise en compte sincère des contributions des citoyens. En conséquence, Les Amis de la Terre France ont décidé de ne pas participer au débat sur la transition énergétique tel qu'il est actuellement organisé par le Gouvernement.
_ La première des raisons qui fonde notre décision est la désignation par le gouvernement, sans aucune concertation, des membres du comité de pilotage de ce débat. Sur les cinq personnes désignées, deux ont été parmi les principaux promoteurs du nucléaire en France et dans le monde : Anne Lauvergeon, ancienne patronne d’Areva, et Pascal Colombani, ancien administrateur général du Commissariat à l’énergie atomique. Ceci est pour nous inadmissible après Fukushima, face au danger et au manque total de transparence démocratique que représente cette énergie. En contrepartie, aucune place n’a été faite à des représentants actuels de la société civile et des alternatives énergétiques.
Ce choix montre d’une manière très caricaturale quelles seront les orientations du futur débat. Il dicte d’avance les conclusions qui en seront tirées, et ferme la porte à la prise en compte de nos propositions.
De plus, en six mois de mandat, le gouvernement a multiplié les signaux négatifs. En effet, les décisions prises sur le nucléaire, la crispation incompréhensible sur le projet de Notre-Dame-des-Landes, l’éventualité d’une exploitation des gaz de schiste qui reste toujours sous-jacente sont des exemples de mesures et de projets opposés à la transition énergétique.
Le pivot central de ce débat devrait être constitué autour des économies d’énergie et la dilapidation des ressources. Donc, avant tout autre sujet, ce débat doit fixer des choix de société qui portent sur les économies et la maîtrise de l’énergie. Des options qui doivent être décidées par les citoyens. Il est impératif que ce débat ne s’inscrive pas dans une logique de validation des options portées par les seuls acteurs économiques, comme le réclame le MEDEF.
Comment organiser la représentativité citoyenne dans ce débat ? Comment garantir une participation citoyenne exempte des intérêts particuliers des questions traitées ? Autant de questions occultées par le gouvernement. Dans un tel contexte, les conditions d’un débat public ouvert et sincère ne sont pas réunies, ce que nous sommes amenés à dénoncer en ne participant pas à ce simulacre de concertation.
En quittant cette «concertation », les Amis de la Terre ne se désintéressent d’aucune façon du débat sur la question énergétique. Nous serons très attentifs aux « délibérations citoyennes » qui devraient débuter en février prochain et avoir lieu dans tout le pays dans le cadre du débat général, de même que nous examineront avec la plus grande attention le contenu de la future loi de programmation énergétique, et continuerons à avancer nos solutions de transition énergétique, qui ne pourra se réaliser que dans le cadre d’une transition écologique beaucoup plus large, soutenable et solidaire.
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