Une coalition d’ONG et d’associations appelle les Etats membres à enterrer les gaz de schiste
Paris, le 25 avril 2012 – Une coalition de 40 ONG et associations interpelle aujourd’hui le Parlement Européen à propos du développement à grande ampleur des gaz et huiles de schiste, des sables bitumineux et des gaz de houille par les Etats membres, ainsi que du recours à la fracturation hydraulique. D’une seule voix, nous clamons haut et fort notre opposition totale à l’ensemble de ces projets aux conséquences environnementales et sanitaires considérables, aussi bien sur le territoire européen qu’ailleurs dans le monde.
Cette interpellation fait suite à la publication d’un projet de rapport sur les gaz et huile de schiste par le député polonais Sonik Boguslaw auprès de la commission environnement du Parlement européen [1]. Ce projet, qui appelle de manière claire au développement massif des gaz et huiles de schiste en Europe, est officiellement présenté aujourd’hui au Parlement. Il devrait à n’en pas douter fortement influencer la position de l’Union Européenne sur ces hydrocarbures fossiles, confortant une fois de plus ses choix catastrophiques en matière de politique énergétique. Ce rapport se refuse en effet à prendre en compte les innombrables pollutions chimiques et toxiques, les conséquences sanitaires, le gaspillage d’eau potable, la dévastation des territoires engendrés par l’exploitation des gaz et huiles de schiste aux Etats-Unis et ailleurs, préférant faire la part belle aux volontés des industriels pétroliers et gaziers.
Pour Romain Porcheron, des Amis de la Terre France : « La promesse d’eldorado économique lié à l’exploitation des gaz et huiles de schiste occulte gravement la réalité des impacts environnementaux et sociaux qui leurs sont liés. Les députés européens doivent résister à la pression des lobbies pétroliers et gaziers, et écouter enfin la parole citoyenne ».
Exploiter les gaz et huiles de schiste, mais aussi les sables bitumineux ou les gaz de houille accroitra irrémédiablement les émissions de gaz à effet de serre et prolongera d’autant plus la dépendance de l’Europe aux énergies fossiles, au détriment de la transition énergétique basée sur la sobriété et l’efficacité énergétique et le développement des énergies renouvelables locales.
Pour Maxime Combes, d’Attac France : « Il est temps de stopper cette course sans fin aux énergies fossiles. Nous devons laisser trois-quarts à quatre-cinquièmes des réserves prouvées actuelles d’hydrocarbures fossiles dans le sol pour limiter le réchauffement planétaire en deçà de 2°C. Commençons avec les gaz et huiles de schiste ».
Nous appelons les Etats membres de l’Union Européenne à suspendre l’ensemble des activités d’exploration ou d’exploitation de gaz et huiles de schiste déjà en cours, à abroger l’ensemble des permis aujourd’hui valides et à bloquer tout nouveau projet.
Alors que la mobilisation citoyenne ne cesse de se renforcer dans tous les pays concernés, le Sommet des peuples organisé parallèlement à la conférence de Rio+20 en juin au Brésil sera l’occasion de coordonner l’ensemble de ces mobilisations citoyennes et de faire entendre notre voix.
GAZ ET HUILES DE SCHISTE : NI ICI NI AILLEURS, NI AUJOURD’HUI NI DEMAIN !
Liste des signataires français
Agir pour l’environnement, AITEC, Amis de la Terre France, Attac, France Libertés, Réseau Action Climat, WECF
1] Pour lire ce rapport : [cliquez ici