CNGL mars 2025
21 mars 2025

Déclaration et Appel de Vassivière

Texte rédigé par la Coordination Nationale des Groupes Locaux des Amis de la Terre, à Royère-de-Vassivière, le 16 mars 2025.

La victoire contre l’autoroute A69 Castres-Toulouse acte que l’environnement est bel et bien reconnu comme « patrimoine commun des êtres humains » par la Charte de l’Environnement, partie intégrante de la Constitution de la République française. Qu’il ne peut et ne doit plus jamais être impacté négativement sans « Raison impérative d’intérêt public majeur » (RIIPM) et sans que toutes les possibilités d’évitement et d’alternatives existantes et possibles n’aient été recherchées.

Considérant que l’heure est grave et qu’il est « minuit moins deux dans le siècle », du fait que notre planète Terre, unique et irremplaçable, brave et généreuse, atteint les limites de ce qu’elle peut supporter et apporter à l’Humanité, et que l’ensemble du vivant en dépend ;

Considérant que l’épuisement des ressources, la pollution des terres, des eaux et de l’air, l’effondrement de la biodiversité, et les bouleversements climatiques qui en découlent menacent directement les capacités à vivre ensemble et en bonne santé, ainsi que la survie de l’espèce humaine elle-même ;

Considérant que l’accaparement des terres, des ressources, du vivant et des territoires, au profit des appétits voraces d’une économie capitaliste mondialisée liée à des modes de vie intenables et invivables à plus ou moins brève échéance sont à l’origine des guerres, et de déplacements de populations sans précédents, un peu partout sur la planète ;

Considérant que les fausses solutions d’un « capitalisme vert » fondé sur le techno-solutionnisme, la domination du vivant et des territoires, et le mythe d’une expansion spatiale sans limite, sont directement liées à la montée des fascismes et des régimes autocratiques partout dans le monde ;

Les représentant·es des Groupes Locaux des Ami·es de la Terre France, réuni·es les 15 et 16 mars 2025 aux abords du Lac de Vassivière, sur le Plateau de Millevaches, en Limousin, terre de résistance et d’espoir,

Déclarent :

Qu’il est de la responsabilité et du devoir de chaque être humain de cette planète de prendre part à la préservation de la planète et de la paix, et de prendre soin les un·es des autres, quelles que soient nos origines, ainsi que de l’ensemble des espèces vivantes qui nous entourent, des plus minuscules aux plus grandes ;

Que seuls des changements de pratiques et de comportements en profondeur, motivés par des objectifs et des principes de solidarité, de sobriété et de frugalité permettront à l’ensemble des habitant·es de cette planète de co-exister et de vivre en paix et sans épuiser notre planète Terre ;

Qu’il est d’une extrême urgence de répartir équitablement les avantages et les contraintes des ressources limitées de la planète, de l’accès aux terres, à l’eau et à un air sains, et de nos capacités à produire, transporter et stocker de l’énergie, de la nourriture, des vêtements, des logements, des moyens de transports et de pourvoir aux besoins vitaux et essentiels d’apprentissage, de santé, de culture ou de loisir, et d’en assumer collectivement les pollutions et déchets associés.

Appellent :

À ce que la population s’organise sur l’ensemble des territoires pour faire face aux défis.

À constituer et reconstituer des groupes locaux d’Amies et Amis de la Terre, démocratiques et autogérés, partout sur les territoires, et à les coordonner aux différentes échelles de régions administratives et bio-géographiques, pour répondre à l’ensemble de ces enjeux et défis, par un ancrage et un maillage local au plus près des mobilisations et alternatives de terrain ;

À renforcer et mobiliser l’ensemble des moyens des Ami·es de la Terre, du plus local au plus global et international, avec justesse, cohérence, conséquence et effectivité ;

À rencontrer et réunir l’ensemble des protagonistes et partenaires de tels objectifs, dans le cadre d’alliances écologiques et sociales, enracinées dans le réel, autour de lieux de luttes ou de maisons communes, et de temps conviviaux et déterminés, d’échange, de partage, de réflexion, de débat et d’action, ici et ailleurs !

À faire savoir et reconnaître, par différentes formes d’expressions et devant tous les tribunaux, que l’environnement reconnu comme « patrimoine commun des êtres humains » par la Charte de l’Environnement, partie intégrante de la Constitution de la République française, ne peut et ne doit plus être jamais impacté négativement sans « Raison impérative d’intérêt public majeur » et sans que toutes les possibilités d’évitement et d’alternatives existantes et possibles n’aient été recherchées.

À mettre en œuvre collectivement l’ensemble des moyens de sensibilisation et d’actions porteurs d’alternatives et d’espoir !