Des changements à engager !
Les ressources naturelles sont indispensables à toute activité humaine. Matières premières pour les produits, moyen de production dans les industries ou source d’énergie, elles alimentent le fonctionnement de notre système.
L’exploitation des ressources, accélérée depuis la Révolution Industrielle, et plus encore au 20ième siècle, est insoutenable et s’apparente à une surexploitation à court terme qui mène au suicide de l’humanité.
Le réchauffement planétaire et les changements climatiques sont une conséquence parmi d’autres de la surexploitation des ressources. Une spirale vicieuse s’est donc installée en conséquence de l’absence de prise en compte de l’environnement dans le modèle économique dominant.
Il est temps de remédier à cette crise systémique ! Il est nécessaire d’instaurer une justice environnementale et sociale et de refondre les modèles de développement, afin qu’ils soient écologiquement soutenables et socialement justes. C’est la survie de l’humanité qui est en jeu. Outre les enjeux strictement climatiques, il faut impérativement travailler sur les causes. La gestion des ressources naturelles, au cœur du modèle économique mondialisé, doit être repensée. Aujourd’hui plus que jamais, les principes de la Déclaration de Rio, traduits dans le Rapport Brundtland, doivent être appliqués, en particulier les principes de précaution, de participation des populations, et de responsabilité (pollueur-payeur).
Les pays du Sud sont et seront frappés de manière disproportionnée, alors qu’ils ne sont pas les principaux responsables puisqu’ils émettent peu de GES par habitant. Les pays industrialisés, du fait de leur responsabilité historique dans le réchauffement planétaire et de leur capacité à financer, et sur base du principe de responsabilité commune mais différenciée, doivent donc tendre à réparer cette injustice climatique et assumer leurs responsabilités en repensant le modèle économique, en adoptant un mode de gestion des ressources naturelles plus raisonné et en aidant le Sud à s’adapter aux changements climatiques.
L’information et la responsabilisation de nos responsables politiques, mais aussi des entreprises, et des citoyens que sont les consommateurs, au Nord comme au Sud, doit être mise en avant pour favoriser ce changement.
L’exploitation durable et le partage équitable des ressources planétaires impliquent une remise en cause radicale du modèle de (sur)consommation des pays riches. Les consommations de matières premières devront être réduites d’un facteur 3 à 5 dans les pays riches dans les prochaines décennies. Cet impératif doit se traduire par l’émergence d’une économie nouvelle, dont la sobriété en terme de ressources naturelles et d’énergie sera un critère prédominant. Il revient aux pouvoirs publics de mettre en place un cadre public, fiscal, économique, éducatif, etc. pour permettre, imposer et encourager tout à la fois cette transition colossale de l’économie. Un accompagnement sera nécessaire pour que la transition soit suffisamment ambitieuse et rapide, notamment pour la formation des travailleurs et la création de nouveaux emplois, parallèlement à la réduction de certains secteurs économiques incompatibles avec ces exigences.
Les différentes composantes des sociétés civiles et les mouvements sociaux, au Nord comme au Sud, travaillent à la proposition d’alternatives globales, à la généralisation des alternatives. Des convergences se font jour de toutes parts pour dénoncer des modes de production et de consommation insoutenables, remettre les impératifs sociaux et écologiques au centre des sociétés humaines, et redonner à l’économie et la finance leur simple place d’outils parmi d’autres pour parvenir aux fins.
Les partenaires du programme européen « Une seule planète » [9], pour une Gestion durable des Ressources naturelles, demandons d’engager les changements suivants :
– La responsabilité juridiquement contraignante, et la régulation des acteurs privés, à commencer par les entreprises multinationales occidentales.
– La participation des citoyens à l’ensemble des décisions qui les concernent. Notamment, les populations locales doivent être des parties prenantes à part entière dans l’exploitation et la gestion des ressources naturelles.
Nous interpellerons les décideurs et les citoyens, en vue du sommet de Copenhague et au-delà, pour la mise en œuvre de ces recommandations.
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Note :
[9] FRANCE : CRID, 4D, AITEC-IPAM, Association française les Petits Débrouillards, CCFD, CGT, Fédération Artisans du monde, Les Amis de la Terre, Oxfam France – Agir Ici, PEKEA, Ritimo. BELGIQUE : CNCD – 11.11.11. SLOVAQUIE : SPIRALA, eRko. HONGRIE : Védegylet-Protect the future. SENEGAL : CONGAD. COTE D’IVOIRE : INADES. RDC : Réseau Ressources Naturelles. INDONESIE : Wahli – Les Amis de la Terre.
Partenaires associés : Greenpeace France – Plate-forme des ONG slovaques (MRVO) – Coalition Climat (Belgique) – Confédération européenne des syndicats – laboratoire Gecko-Paris X.