Surproduction
14 août 2012

Emballages – Des commerçants disent stop au gaspillage

Depuis un peu plus d’un an, des commerçants d’un quartier parisien participent à une opération pour réduire la production d’emballages alimentaires. Témoignages.

Quand les salariés du centre national d’information indépendante
sur les déchets (Cniid) sont venus me présenter leur action, j’ai
tout de suite adhéré. Je ne suis pas une écolo dans l’âme mais
ça m’a paru important de le faire. C’est ma petite contribution à
la protection de l’environnement”, explique Sonia, qui gère avec
sa famille la boulangerie “La baguette de Paris”. Cette jeune et dynamique pâtissière fait partie de la quarantaine de commerçants
du XIe arrondissement de Paris qui a accepté de jouer le jeu de
l’opération “Mon commerçant m’emballe durablement”. Mise en place il y a un peu
plus d’un an par le Cniid, cette opération vise à inciter les marchands et leurs clients à réduire leur consommation d’emballages
alimentaires.

“Un gros travail de sensibilisation”

Tous se sont engagés à adopter une ou plusieurs des douze propositions d’actions conçues avec et pour eux. Quelques-uns
ont décidé de ne pas distribuer automatiquement de sacs ou de couverts en plastique, ni de serviettes. Certains ont mis en
place une consigne pour les boîtes et les bouteilles. D’autres encore invitent les clients à s’équiper de cabas.

Sonia, elle, a décidé de faire payer les sacs en plastique que, bien sûr, elle ne propose plus systématiquement. Et ça marche. “La quantité de sacs qui sortent du magasin a baissé de moitié. Mais ce n’est pas toujours très bien perçu par les clients. Ça peut même parfois donner lieu à des mini scandales ! Il y a un gros travail de sensibilisation à effectuer.”

La jeune femme n’est pas la seule à avoir constaté une réticence
de la part des clients. C’est également le cas de Véronique, de la
“Boucherie de Charonne”. “Ça ne fonctionne pas du tout. On continue, on s’est engagés, mais c’est très difficile… Les consommateurs ne l’acceptent pas. J’ai même perdu une cliente comme ça.”

En revanche, pour Anne-Catherine, la gérante du “Bar à
soupes”, à quelques pas de là, tout se passe bien. “C’est une
bonne démarche, cela permet de mettre en commun, de partager
les bonnes idées pour produire moins de déchets.”
Son petit
secret : offrir un dessert aux clients qui ramènent régulièrement
leurs sacs ou réutilisent les contenants.

>LUCILE PESCADERE