Engie « dis-nous oui » (et arrête le charbon!)
Le 14 octobre 2015, Ségolène Royal annonçait qu’ENGIE allait programmer la fin des investissements dans le charbon. Une annonce confirmée dans la journée par Gérard Mestrallet, PDG de l’entreprise. ENGIE renoncera donc à tout nouveau projet charbon et mettra fin à certain, notamment la centrale Ada Yumurtalik en Turquie.
Cette avancée est avant tout une victoire de la mobilisation populaire. En Turquie, les communautés risquant d’être affectées par ce projet se sont mobilisées pour faire valoir leurs droits. Lettres envoyées à l’entreprise, manifestations sur l’ambassade de France, actions de rue ont rythmé des mois de lutte, soutenus activement en France, notamment par des actions directes non-violentes et un actif travail de plaidoyer. Les Jeunes Amis de la Terre ont notamment organisé un concert improvisé devant le siège d’Engie. Sur l’air d’Andy des Rita Mitsuko, le désormais célébre « Dis-moi oui Engie ! » était dédié à nos camarades Turques.
Mais cette victoire n’est qu’une étape. Le fait qu’une entreprise française déclare ne plus investir dans le charbon est un signal très positif envoyé au niveau international. Cependant, Engie dispose toujours de 30 centrales à charbon dans le monde qui émettent près de 81 millions de tonnes de CO2 par an. L’entreprise doit s’engager d’ici la COP21 dans un plan de sortie rapide du charbon, en prenant en compte la reconversion des travailleurs du secteur. Les centrales doivent être réellement fermées, et non revendues à d’autres investisseurs. Parmi celles-ci, il s’agit de mettre définitivement fin à la centrale de Vado Ligure, en Italie, pour laquelle un procès pourrait s’ouvrir mettant en cause la responsabilité de plusieurs dirigeants de l’entreprise dans la mort de plus de 400 personnes à cause de la pollution, ou encore celle d’Hazelwood en Australie, 3ème centrale la plus polluante au monde.
Engie doit donc aller plus loin en fermant son parc de production d’énergie à base de charbon, sans se réorienter vers d’autres énergies tout aussi nocives comme les énergies fossiles, le nucléaire, ou les grands barrages. Cependant, l’avancée d’aujourd’hui prouve une fois de plus que les peuples ont la capacité d’agir contre les multinationales. La lutte ne s’arrête pas là, et les militants des Amis de la Terre France sont plus que jamais déterminés à lutter pour la justice climatique et sociale.
Malika Peyraut