Les banques : un intermédiaire au coeur du système
Dans nos sociétés hautement financiarisées, les services bancaires occupent une place incontournable.
Pour de très nombreux paiements, il faut recourir aux virements, chèques ou cartes bancaires. Ainsi, en France, où les ménages sont parmi les plus bancarisés d’Europe, il n’est pas possible de percevoir des prestations sociales ou un salaire sans compte bancaire.
Prêter, emprunter, gérer : le métier du banquier
D’une certaine façon, les banques vendent de l’argent. Les fonds déposés sur les comptes chèques, comptes épargne, etc., servent communément de contrepartie aux prêts commerciaux et industriels ; mais les banques utilisent aussi l’argent déposé pour investir dans des actions d’autres entreprises ou dans des actifs immobilisés (biens réels tels que centres commerciaux, bureaux, etc.). Leurs marges proviennent de la différence entre les taux d’intérêts versés aux clients dépositaires et ceux payés par les clients emprunteurs sur les prêts accordés, les seconds étant bien évidemment supérieurs aux premiers. La banque, au sens traditionnel du terme, n’existe plus. Depuis une vingtaine d’années, les banques se sont très largement diversifiées et les nouveaux marchés sur lesquels elles opèrent sont très différents les uns des autres en termes de risques, de rentabilité, etc.
Un secteur qui s’est beaucoup diversifié
La banque de détail collecte et prête toujours auprès des particuliers. Traditionnellement, elle dégageait presque tous ses profits de ce secteur. Deux nouveaux métiers s’y sont ajoutés : les filiales de financement et d’investissement (ou « d’affaires ») prêtent aux grandes entreprises et financent de grands projets. La gestion d’actif consiste, elle, à faire fructifier des portefeuilles confiés par des investisseurs en tout genre (en utilisant pour cela actions, FCP, SICAV, et autres produits financiers). Les revenus prove- nant des métiers de gestion d’actifs et d’investissement ont nettement augmenté, et représentent jusqu’à la moitié des revenus bancaires, car, en France, la plupart des banques regroupent les trois métiers.
Cette activité paye, puisque les banques françaises gèrent un actif total de 4 400 milliards d’euros, soit 2,7 fois le Produit Intérieur Brut (PIB) de la France. Le secteur bancaire français représente entre 3 et 4% du PIB, et est le deuxième employeur privé, avec plus de 400 000 salariés. Très concentré, le secteur est polarisé autour de sept grands groupes qui, ensemble, détiennent plus de 90 % des parts de marché. Mis à part quelques initiatives isolées, les banques ignorent toujours les droits de l’Homme et l’environnement. –
Déborah Lambert-Perez
Article issu de la Baleine 147 –