Les compagnies de biotechnologies vont pouvoir faire la loi contre les interdictions d’OGM !
Les Amis de la Terre Europe craignent que la nouvelle loi sur les OGM, en discussion à Bruxelles cette semaine, ne garantisse aux géants des biotechnologies, comme Monsanto ou Syngenta, un pouvoir sans précédent pour peser sur les décisions visant à interdire ou pas, certains OGM en Europe.
Bruxelles, le 27 mai 2014
Les Amis de la Terre Europe craignent que la nouvelle loi sur les OGM, en discussion à Bruxelles cette semaine, ne garantisse aux géants des biotechnologies, comme Monsanto ou Syngenta, un pouvoir sans précédent pour peser sur les décisions visant à interdire ou pas, certains OGM en Europe.
Cette nouvelle réglementation est mise en avant comme un moyen de donner plus de souveraineté aux états sur les décisions relatives aux OGM. En fait, le projet actuel prévoit d’accorder aux firmes de biotechnologies le droit légal de décider si une interdiction peut être prononcée ou pas. Si les compagnies refusent, les gouvernements sont dans l’obligation de se replier sur de vagues raisons juridiques non scientifiques pour justifier leur interdiction, ce qui ouvre en grand la porte à des actions en justice (1).
Pour Adrian Bebb, le coordinateur de la campagne Alimentation des Amis de la Terre Europe : « La démocratie est foulée aux pieds si l’on accorde à des compagnies comme Monsanto un statut juridique lorsque des décisions sont prises d’interdire leurs produits. Les gouvernements doivent pouvoir interdire des OGM indésirables et dangereux, sans avoir à demander la permission des compagnies qui profitent de leur vente.
Cela fait plus de 15 ans que les gouvernements nationaux – fortement poussés par leurs citoyens – ont lutté contre de nouvelles plantes GM et défendu avec force leur droit de pouvoir les interdire. Ce projet de réglementation est un cadeau empoisonné qui ne renforce absolument pas le droit légal de chaque état d’interdire les OGM. »
Les Amis de la Terre Europe demandent que soient donnés aux gouvernements nationaux, de vrais pouvoirs pour à la fois conserver des champs sans OGM et protéger le choix de leurs concitoyens. Dans ce but, le projet que les gouvernements aient à demander préalablement à toute interdiction, la permission auprès des firmes de biotechnologies, doit être rejeté. La base juridique des interdictions d’OGM doit être renforcée.
[1] Voir plus bas
Autre article des Amis de la Terre : https://www.amisdelaterre.org/OGM-et-interdictions-nationales.html