Les grands barrages, des projets destructeurs et ruineux
Après une période de déclin, les investisseurs publics et privés manifestent depuis 2000 un regain d'attrait pour les grands barrages hydroélectriques.
Institutions financières internationales comme la Banque mondiale ou la Banque européenne d’investissement, banques et entreprises
privées des pays du Nord, se ruent sur les fleuves et rivières des pays du Sud pour « aider au développement ». Quelles sont les raisons de cet engouement, et quels en sont les impacts réels sur l’environnement et les communautés concernées ?
Un choix calamiteux pour le climat et pour l’environnement
Les grands barrages sont présentés par leurs promoteurs comme des projets « verts » de production d’énergie renouvelable. La réalité est tout
autre. Leur construction crée d’immenses retenues d’eau qui submergent des terres cultivées ou des forêts, naturellement riches en matières organiques. La décomposition de ces matières dans les réservoirs libère de grandes quantités de gaz à effet de serre (notamment du méthane et du protoxyde d’azote, respectivement 25 et 300 fois plus puissants que le CO2). Loin d’aider à lutter contre le changement climatique, la construction de grands barrages l’accélère.
Les grands barrages constituent aussi un bouleversement majeur du fonctionnement des cours d’eau et des écosystèmes. Ils participent à la
disparition de nombreuses espèces animales et végétales. Pour beaucoup de communautés qui dépendent fortement de leur environnement pour vivre, les impacts sont très lourds : diminution des terres fertiles et des stocks de poisson, baisse de la qualité de l’eau ou encore déforestation.
De plus, les retenues d’eau constituent un terrain propice à l’apparition de maladies telles que la dengue et le paludisme. Ces effets cumulés réduisent considérablement les possibilités de subsistance des populations locales.