Liberté d’expression : Bolloré ne nous baillonnera pas
Montreuil, le 11 février – A-t-on encore le droit de critiquer le groupe Bolloré et sa responsabilité dans l'accaparement des terres? Alors que s'ouvre un nouveau procès contre des journalistes accusés de diffamation, les Amis de la Terre France dénoncent une tentative dangereuse de museler la liberté d'information et expriment tout leur soutien aux journalistes visés [[En plus de trois journalistes de Bastamag (Nadia Djabali, Agnès Rousseaux, Ivan du Roy), de son directeur de publication de l’époque (Julien Lusson), cette plainte en diffamation vise également le site Rue 89 et son directeur de publication, Pierre Haski, pour avoir cité l’article dans sa revue de presse signalant « le meilleur du web », ainsi que la journaliste Dominique Martin Ferrari, qui a cité l’article dans son site « scoop it » (Options Futurs), et trois autres personnes ayant partagé l’article sur leurs blogs (Thierry Lamireau, Laurent Ménard et Guillaume Decugis)]].
Aujourd’hui, la 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris examine la plainte du groupe Bolloré à l’encontre du site d’information Basta Mag, accusé d’avoir publié un « article diffamatoire ». Pour Florent Compain, Président des Amis de la Terre « il s’agit clairement d’une manœuvre d’intimidation visant à faire taire tout débat à propos de la responsabilité sociale et environnementale du groupe Bolloré en Afrique et ailleurs. Nous exprimons tout notre soutien à Basta Mag et nous ne doutons pas que la justice saura reconnaître le professionnalisme de leur travail. »
Les Amis de la Terre souhaitent également exprimer un soutien particulier aux personnes ayant simplement relayées cet article et qui se trouvent également sur le banc des accusés : « Pourquoi le groupe Bolloré ne porte-t’il pas plainte contre des ONG ou des institutions qui publient régulièrement des rapports critiques, notamment ceux cités par l’article de Basta Mag ? S’en prendre aux journalistes ou aux personnes qui relayent ces informations plutôt que de risquer d’ouvrir un débat sur l’impact des activités du groupe Bolloré dans les pays du Sud est d’une incroyable impudence » conclut Florent Compain.