Marre que votre argent pollue ? Changez de banque !
Se mettre au vélo, passer chez Enercoop, adhérer à une AMAP, réparer, échanger, recycler, oui ! Et changer de banque, alors ?
Loin d’être neutre en carbone, notre compte en banque pollue. Car les banques utilisent l’argent que nous leur confions pour financer et investir dans des projets fortement émetteurs de CO2, aggravant ainsi la crise climatique.
Ainsi, comme le dernier rapport des Amis de la Terre sur les banques Charbon : l’argent sale des banques françaises l’expose, elles ont par exemple soutenu à hauteur de plus de 30 milliards d’euros le secteur du charbon – centrales et mines – entre 2005 et avril 2014, faisant de la France le 4ème financeur mondial du combustible le plus carboné. BNP Paribas, Société Générale et Crédit Agricole comptent parmi les banques les plus climaticides et représentent 94 % des soutiens totaux des banques françaises au secteur du charbon entre 2005 et 2013.
Des investissements à contre-courant !
Les banques continueront-elle encore longtemps à ignorer les recommandations des plus grands scientifiques sur le climat : laisser la majorité des fossiles dans le sol et réorienter leurs investissements dans le secteur énergétique ? Pourront-elles poursuivre, au nom d’objectifs de profit à court terme, le développement de projets charbon tels qu’Alpha Coal en Australie ou Medupi et Kusile en Afrique du Sud, qui enferment l’humanité dans des trajectoires hautement carbonées et inégalitaires ? Tout dépend de nous… En tant que clients, citoyens, consommateurs, nous avons le pouvoir de demander aux banques de changer leurs pratiques. Et la marge de progression en France est énorme.
Nous pouvons aussi changer de banque, comme l’explique le guide des Amis de la Terre Climat : comment choisir ma banque ? qui dresse un classement des banques françaises selon les impacts des activités qu’elles soutiennent. Vous avez dit greenwashing ? « Risques maximum », « Impacts minimes », dans quelle catégorie se trouve votre banque ? Pouvezvous la croire lorsqu’elle se dit engagée pour la protection de l’environnement ? Selon notre guide, seules la Nef et le Crédit coopératif représentent aujourd’hui des réponses crédibles aux banques climaticides, en privilégiant le financement de projets à forte valeur sociale, environnementale, culturelle.
Si elles constituent des alternatives indéniables, faire pression pour que les grandes banques changent leurs pratiques reste indispensable. La lutte contre les changements climatiques ne pourra pas être gagnée si les banques ne jouent pas leur rôle, à savoir augmenter leurs soutiens à l’efficacité énergétique et aux énergies renouvelables mais aussi stopper ceux dédiés aux énergies fossiles.
Chacun peut agir, en interpellant sa banque sur ces financements et en l’avertissant que si elle ne se retire pas des fossiles, elle risque de perdre un-e de ses clients ! Retrouvez tous les conseils et informations pour changer de banque dans le guide éco-citoyen [Climat : comment choisir ma banque ?] publié par les Amis de la Terre et sur le site www.financeresponsable. org
> LUCIE PINSON
Chargée de campagne Finance privée/Coface