Mine Weda Bay d’Eramet : Noël Mamère se fait écho des dénonciations des Amis de la Terre
Le 10 juillet 2013, la Commission des Affaires Étrangères de l'Assemblée Nationale a examiné l'accord-cadre entre l'Union Européenne et l'Indonésie. Le député écologiste Noël Mamère s'est opposé à sa ratification, reprenant les dénonciations des Amis de la Terre sur les impacts sociaux-environnementaux de la mine Weda Bay d'Eramet.
Au mois de juin 2013, Les Amis de la Terre France et Walhi/Les Amis de la Terre Indonésie ont interpellé le gouvernement français afin de demander l’abandon définitif du méga-projet minier Weda Bay d’Eramet, qui menace de détruire des milliers d’hectares de forêts protégées, affectant les moyens de subsistance de communautés indigènes de l’île d’Halmahera.
Au sein de la Commission des Affaires Étrangères de l’Assemblée Nationale, le député écologiste Noël Mamère a à son tour soulevé les problèmes posés par ce méga-projet minier en Indonésie, et l’incohérence des politiques de la France qui soutient ce projet tout en disant lutter contre la déforestation et le changement climatique :
“Au risque de contrarier notre collègue rapporteur, je ne voterai pas la ratification du présent accord, et ce pour plusieurs raisons. L’esprit de cette loi ne correspond pas à la réalité sur le terrain. Une société française, Eramet, qui est spécialisée dans l’exploitation du nickel, un minerai dont nous avons extrêmement besoin pour alimenter les portables et les ordinateurs, et dont la société Areva est actionnaire à hauteur de 26 % – l’Etat français a donc à voir avec Eramet – a procédé à une opération publique d’achat sur une société qui s’appelle Weda Bay Nickel. Cette société est en train de lancer une grande exploitation dans une forêt primaire qui est une réserve de biodiversité. Cette forêt était considérée comme protégée mais, sous la pression de Weda Bay et d’Eramet, Mme Megawati, l’ancienne Présidente d’Indonésie, a fini par céder. Cette forêt, dont vivent des peuples premiers, les Sawaï et les Togutil, est aujourd’hui menacée de destruction. Nous ne pouvons pas accepter que la France, qui réclame la lutte contre l’effet de serre et la déforestation, participe à cette entreprise de déforestation et, par voie de conséquence, de destruction de peuples premiers qui vivent de ces forêts.
Par ailleurs, l’Indonésie est le champion de l’huile de palme et l’un des pays qui procèdent le plus à l’accaparement des terres en Afrique, en particulier en Ethiopie et au Libéria. Cela est contraire aux engagements de la France en matière de défense de l’environnement. Je ne peux que voter contre cette ratification.”
(extrait du compte-rendu de séance du 10 juillet 2013)