Jardin partagé
Recyclerie © Cécile Jaillard
8 juin 2022

Moins c’est mieux : la sobriété, nécessaire, juste et heureuse

Face à l’urgence écologique, nos modes de consommation et de production sont amenés à être repensés en profondeur. Dans ce contexte, la notion de sobriété revient sur la table des débats. Aux Amis de la Terre, nous défendons une sobriété qui ne rime pas avec privation, mais avec justice et équité.

La sobriété : une réponse au défi climatique

Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie et la hausse des prix engendrée par ce conflit, la vulnérabilité de notre système consumériste a été révélée au grand jour, faisant de la sobriété un sujet plus que jamais d’actualité. Depuis 50 ans, aux Amis de la Terre, nous défendons la nécessité d’engager une transition vers des sociétés soutenables, dont la sobriété est une des pierres angulaires. Pendant longtemps, ce terme a été relégué au second plan dans nos sociétés, éclipsé par une frénésie de surproduction et d’accumulation de biens.

Réchauffement global, épuisement des sols, effondrement de la biodiversité, pollutions… Aujourd’hui, nous savons que ce modèle est profondément incompatible avec les limites des ressources planétaires.

Pour répondre à la crise écologique, la sobriété fait consensus chez les scientifiques en tant que levier d’action efficace et nécessaire1. Nous devons revenir à des niveaux de consommation compatibles avec les limites planétaires et cesser d’exploiter les ressources naturelles plus que leurs capacités de renouvellement ne le permettent.

Sobriété n’est pas synonyme de privation

Pour autant, le terme de sobriété n’est que trop souvent caricaturé dans le débat public par ses détracteurs qui l’associent à l’idée de privation, de restriction ou même de retour en arrière. Si la sobriété implique une réduction de notre consommation, elle se doit d’être juste et égalitaire.

La sobriété doit d’abord s’imposer aux ménages dont l’empreinte carbone est la plus élevée. En effet, il serait inenvisageable d’imposer aux ménages les moins aisés un mode de vie plus sobre, tout en laissant se jouer le spectacle d’accumulation des biens et richesses auquel se livre une partie de la population. Le mythe d’une croissance infinie est désormais révolu, nous devons nous en libérer pour faire place à la solidarité et au partage.

Notre vision de la sobriété est surtout collective et nécessite une action forte des pouvoirs publics en ce sens. Des changements profonds sont nécessaires et les citoyen·es sont prêt·es à les accueillir2.

Publication
Moins, c'est mieux : la sobriété, nécessaire, juste et heureuse
Institutionnel

Moins, c’est mieux : la sobriété, nécessaire, juste et heureuse

Notes
2

« Pour faire face au changement climatique, 64% des Français accepteraient des changements importants dans leurs modes de vie à condition qu’ils s’appliquent de façon juste entre tous les membres de la société. », Changement climatique, les français de plus en plus engagés et favorables à des mesures fortes de politique publique, ADEME, 29 octobre 2021