La fédération des Amis de la Terre France a été créée en 1970 par des citoyen·nes qui prennent conscience des impacts du modèle de société en train de s’imposer, et décident alors de s’engager pour changer le système.
Nos victoires sont les vôtres !
Les années 70 : l’écologie politique s’ancre en France
L’aventure commence en 1969 aux Etats-Unis sous l’impulsion de David Brower, un écologiste reconnu. A l’époque, les associations de protection de la nature ou de l’environnement existent, mais il manque une organisation qui chercherait à combattre la nature profonde des atteintes environnementales, et à lier enjeux environnementaux et justice sociale. Les trois premiers groupes des Amis de la Terre voient le jour aux Etats-Unis, en Angleterre et en France.
C’est le navigateur, écrivain et journaliste Alain Hervé qui propage la greffe en France, soutenu par des figures aussi connues que les ethnologues Claude Levi-Strauss et Théodore Monod. En 1971 paraît le premier numéro du “Courrier de la Baleine”, le journal qui pendant des années servira de référence pour diffuser les idées écologistes en France.
Les premiers mots des Amis de la Terre dans la Baleine
“Contester une évolution qui semble plutôt considérer l’Homme comme un obstacle à un développement économique et scientifique sans loi, ni finalité. Et militer pour une civilisation qui reconnaisse que la source de notre énergie et le modèle de notre équilibre se trouvent dans la nature dont nous sommes issus et à laquelle nous appartiendrons toujours. C’est ce que font les Amis de la Terre. »
Très vite, l’organisation s’attaque à de grands sujets de société et contribue à donner corps à l’écologie en France : campagne contre le commerce des fourrures animales, lutte contre le nucléaire, défense des espaces verts urbains ou campagne internationale pour un moratoire sur la chasse à la baleine (dont le projet “Jonah” va donner naissance à la création de Greenpeace France en 1977). Les Amis de la Terre France participent également à la formation de la fédération internationale Friends of the Earth International, réseau présent aujourd’hui dans 72 pays et qui réunit plus d’un million et demi de membres sur cinq continents.
L’opposition au nucléaire
La lutte contre l’énergie nucléaire fut l’une des campagnes phares des débuts des Amis de la Terre. En 1971, de grandes manifestations s’opposent à l’implantation de nouveaux réacteurs : 1 500 personnes le 12 avril devant le chantier de Fessenheim, 15 000 personnes le 10 juillet devant le réacteur de Bugey. En 1973, les Amis de la Terre et leurs alliés appellent à un moratoire sur le nucléaire. Deux ans plus tard, 25 000 personnes défilent dans Paris. En parallèle, une expédition est lancée en 1973 pour se rendre en bateau jusqu’à l’atoll de Mururoa pour empêcher les essais nucléaires militaires atmosphériques.
Malgré la mobilisation citoyenne, la France s’entête dans son obsession nucléaire et se lance dans le prototype de réacteur Superphenix, qui s’avérera être une débâcle industrielle. L’Etat, quant à lui, réprimera sévèrement la contestation populaire. Le 31 juillet 1977, 60 000 personnes venues de toute l’Europe manifestent à Malville, mais sont violemment repoussées par les forces de l’ordre. La mort du manifestant écologiste Vital Michalon sous les coups des CRS marquera durablement le mouvement écologiste
Dénoncer et résister
Dès les débuts, les Amis de la Terre s’appuient sur deux jambes : la résistance et la construction des alternatives. La fin des années 70 est marquée par de grandes catastrophes industrielles. En juillet 1976, la dramatique fuite à l’usine chimique de Seveso en Italie vient appuyer l’appel fait par les écologistes pour le principe de précaution et un meilleur encadrement des activités industrielles. En mars 1978, le naufrage du pétrolier Amoco Cadix et la marée noire sur les côtes bretonnes donnent lieu à de grandes mobilisations, dont l’occupation des bureaux de Shell à Paris, et la campagne “Shell doit payer !” qui s’ensuivra. La catastrophe donnera corps à l’instauration du principe juridique du “pollueur-payeur”.
Parallèlement, les Amis de la Terre multiplient les propositions pour construire le changement : installation de l’une des premières éoliennes dans une ferme du Larzac, colloque international “L’écologie contre le chômage”, comités du soleil pour promouvoir l’énergie solaire. Ils lancent les premières manifestations monstres à vélo – appelées plus tard “vélorutions” – sur les Champs-Elysées pour dénoncer l’avènement du tout-voiture et la bétonisation des villes.
L’implication politique
Le jeune mouvement écologiste n’avait jusqu’alors aucune existence sur les bulletins de vote. Les Amis de la Terre décident aux présidentielles de 1974 de soutenir la première candidature écologiste incarnée par l’agronome René Dumont. Il obtiendra 1,32 % des voix, mais le mouvement sera lancé : l’écologie est désormais un enjeu politique. Le choix de rester dans une position de contre-pouvoir citoyen ou d’incarner une force politique partisane animera les débats des Amis de la Terre pendant près d’une décennie, certains militants se détachant de l’association pour fonder le parti politique des Verts en 1983 (dont Yves Cochet), tandis que l’un des portes-parole, Brice Lalonde, entrera au gouvernement en 1988 avant de créer lui-même un parti, Génération Ecologie. Les Amis de la Terre se recentrent alors sur leurs activités associatives et leur rôle de contre-pouvoir.
Les années 80 : le recentrage associatif
L’essence a du plomb dans l’aile
En 1983, les Amis de la Terre lancent une campagne contre le plomb dans l’essence, suite à des études parues l’année précédente démontrant que les additifs plombés de l’essence étaient les principaux responsables des plombémies. “Le plomb dans l’essence, nos enfants payent” : une vaste campagne de sensibilisation et de pressions est lancée. Le 1er février 1984, une délégation accompagnée d’enfants se rend au Ministère pour lui remettre les résultats d’une étude grenobloise sur la contamination des enfants. La campagne porte ses fruits : les premières pompes fournissant de l’essence sans plomb apparurent en France en 1987, et dès 1991 la teneur en vapeur de plomb dans l’atmosphère des villes baissa de façon spectaculaire.
Le choc de Tchernobyl
En 1981, la campagne nucléaire est marquée par l’abandon du projet de stockage de déchets nucléaire à St Priest la Prugne dans la Loire. La catastrophe de Tchernobyl, le 26 avril 1986, est un vaste choc mondial : en France, les Amis de la Terre font partie des voix qui s’élèvent avec véhémence contre les mensonges du gouvernement français sur l’arrêt supposé du nuage radioactif aux frontières françaises. Ils participent le 20 juin 1987 à la vaste manifestation parisienne “pour un avenir sans nucléaire”.
Les débuts de la campagne contre les OGM
En 1988, une centaine de communes refusent les Organismes Génétiquement Modifiés (OGM) et rejoignent la campagne des Amis de la terre “Pas d’OGM dans ma cantine”. Le mouvement anti-OGM prendra de l’ampleur les décennies suivantes, notamment avec le mouvement des Faucheurs volontaires, et aboutira à l’interdiction de la culture des OGM en France, même si les années 2000 verront l’apparition de la problématique des OGM cachés.
Les années 90 : le bouillonnement
Aux problèmes globaux, une réponse globale
Dans les années 90, plus que jamais, les luttes des Amis de la Terre sont internationales. En 1992, la fédération internationale récolte des centaines de milliers de signatures pour faire pression sur le Sommet de la Terre de Rio : elle s’y rend en force pour exiger (déjà) des mesures fortes en matière de réduction des gaz à effet de serre et la justice climatique.
En 1998, la campagne pour l’interdiction du bois tropical illégal est lancée. Intitulée “De quel bois bricolons-nous” et menée avec de nombreux partenaires, elle appelle à une gestion durable des forêts, notamment tropicales.
Contrôler la finance
En 1996, les Amis de la Terre joignent leurs forces à celles de leurs homologues internationaux pour lutter contre les financements nocifs des institutions financières internationales. L’objectif : peser sur la représentation française en leur sein. Les Amis de la Terre sont présents au contre-sommet du G7 qui se tient à Lyon.
La campagne permettra notamment d’obtenir l’abandon en 1998 de l’AMI (Accord multilatéral sur l’investissement). La même année, les Amis de la Terre contribuent à la naissance de l’association altermondialiste Attac.
Des luttes locales qui paient
OGM, opposition à l’exploitation aurifère en France, dénonciation du trafic aérien, opposition à la reprise des essais nucléaires décidée par le président Chirac avec l’opération “Grain de riz” : les Amis de la Terre sont sur plusieurs fronts. Les groupes locaux poursuivent d’actives campagnes d’opposition locale, parfois couronnées de succès, tout en relayant les campagnes internationales. En 1998 par exemple, les Amis de la Terre Midi-Pyrénées se font remarquer à Toulouse en déployant une montgolfière anti-pollution. La campagne contre la contamination au plomb prend un nouveau virage et devient un combat pour la transparence : les Amis de la Terre inventorient ainsi tous les sites industriels utilisant du plomb.
Les mots de Guy Aznar, président des Amis de la Terre, en janvier 1990, après la chute du mur de Berlin.
“Par définition nous sommes libres, par vocation, nous sommes planétaires, par actions, nous sommes réalistes, dans les faits, nous sommes précurseurs. Il nous reste à devenir prospectifs. Le mouvement écologiste doit devenir le lieu de l’innovation sociale. Mais, tout de même, quand on y pense, quel travail ! Un jour le coeur qui bat pour l’Antarctique, un jour pour l’Amazonie, un jour pour le fleuve qu’on veut bétonner, un jour contre la décharge d’en face… Raison de plus pour nous rejoindre. Venez nous voir, associez-vous, écrivez-nous… La décennie qui vient est un grand terrain d’aventures, occupons-le, sans oublier d’y organiser des fêtes”.
Les années 2000 : un terrain de luttes qui s’élargit
Dans les années 2000, les Amis de la Terre peaufinent leur recette de campagne qui deviendra leur marque de fabrique, et développent de nouveaux outils de mobilisation citoyenne.
De belles forêts tropicales
Pour lutter contre l’importation illégale de bois tropical, la campagne “Forêt” met en place un vaste plan d’actions alliant plaidoyer, actions de désobéissance civile non-violente, mobilisation citoyenne et sensibilisation. Un cocktail qui apportera rapidement de nombreux succès. Des actions sont ainsi menées contre les distributeurs de mobilier en bois tropicaux : des plantations illégales d’arbres sont orchestrées sous forme d’actions non-violentes, un guide pratique du consommateur du bois est publié. La BAD (Brigade d’action contre la déforestation) est mise sur pied en 2008 : pour sa première action, elle s’infiltre à Nantes dans le parc à bois d’une société française pour en saisir symboliquement les piles de bois illégal.
Faire barrage à des projets nocifs
Agir ici sur les responsables qui font des dégâts là-bas : voilà l’un des maître-mots des Amis de la Terre. L’organisation s’attaque ainsi à de nombreux projets miniers, énergétiques, industriels, en partenariat avec les communautés et acteurs locaux en lutte, pour tenter de faire plier banques et entreprises françaises qui s’y projettent. Parmi les noms emblématiques des années 2000 : le projet pétrolier et d’oléoduc au Tchad et au Cameroun financé par la Banque mondiale, la centrale nucléaire de Belene en Bulgarie soutenue par BNP Paribas, l’implication de la Banque européenne d’investissement (BEI) dans des projets extractifs en Afrique, le méga projet pétrolier Kashagan de Total.
La responsabilité sociale et environnementale des entreprises
En 2007 est publiée la première édition du guide citoyen sur les banques, une publication qui deviendra vite l’un des outils les plus populaires des Amis de la Terre. “Les banques ne peuvent pas tout” tente de se justifier le responsable RSE de la Banque populaire. La campagne “Banques”, elle, a du pain sur la planche pour traquer les investissements des banques françaises dans des projets nocifs.
La première édition des Prix Pinocchio voit le jour. L’objectif ? Dénoncer le double discours des entreprises françaises. A l’heure où la RSE devient un argument de vente, les Amis de la Terre sont bien résolus à ne pas laisser le greenwashing triompher. Ils continuent également leur rôle de lanceur d’alerte en levant le voile sur le danger du recours à des fausses solutions comme les agrocarburants.
La mobilisation va bon train
Dans les années 2000, les mobilisations vont bon train : premiers forums sociaux mondiaux, rassemblement géant au Larzac en 2003 pour dénoncer entre autres la condamnation du faucheur d’OGM José Bové. De nouvelles alternatives voient le jour : les Amis de la Terre contribuent ainsi à la naissance du premier fournisseur d’électricité renouvelable coopératif Enercoop.
En 2008, la fédération européenne lance “The Big Ask” avec le chanteur de Radiohead, Tom Yorke. Près de 17 groupes s’unissent pour demander des engagements forts sur le climat à l’Union européenne, une revendication promue tout au long de la tournée européenne de Radiohead.
En 2009, la perspective de la 15e Conférence des Parties de l’ONU sur le climat (COP15) à Copenhague suscite beaucoup d’espoir dans la société civile : une mobilisation massive s’organise pour que soit signé un accord ambitieux permettant de réduire les émissions de gaz à effet de serre et d’instaurer la justice climatique. Les Amis de la Terre France se mobilisent et organisent le “train pour le climat” : un train entier affrété spécialement pour les Amis de la Terre et leurs alliés, qui traverse l’Europe jusqu’au Danemark dans une ambiance mémorable. Sur place, les milliers d’Amis de la Terre européens forment une “vague bleue” pour symboliser les impacts du dérèglement climatique. Malgré cette mobilisation, les négociations patinent et la COP15 se solde par un échec dont la société civile mettra du temps à se remettre.
Les années 2010 : un projet radicalo-pragmatique renouvelé
Une loi pour réguler les multinationales
Le combat mené pendant de nombreuses années par les Amis de la Terre et leurs alliés pour réguler l’activité des multinationales va trouver dans les années 2010 un ancrage législatif. Le drame de l’effondrement du Rana Plaza, entreprise textile fournissant de grandes enseignes européennes, a mis en lumière les conditions de travail des fournisseurs et sous-traitants des multinationales, notamment françaises. Une première proposition de loi pour encadrer ces activités et exiger des multinationales la prévention et la réparation des violations des droits humains et des dommages environnementaux causés par leurs filiales, sous-traitants ou fournisseurs, est déposée en 2013 par les Amis de la Terre et leurs alliés.. Sous la pression des lobbies, elle ne sera pas inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée nationale pendant plus d’un an. Une seconde proposition, amoindrie, est déposée en 2015. Elle sera promulguée au terme d’un long processus le 27 mars 2017. L’année suivante, les multinationales françaises doivent rendre publics leurs premiers plans de vigilance. En 2019, les Amis de la Terre sont les premiers à poursuivre une multinationale dans le cadre de la loi : il s’agit de Total, pour les violations de droits humains et atteintes à l’environnement causées et à venir dans le cadre de son méga-projet pétrolier en Ouganda.
Des acteurs privés et publics sous haute vigilance
La décennie voit également un certain nombre d’avancées : les entreprises publiques et privées françaises perdent un peu de terrain, notamment du fait de la prise de conscience grandissante de la crise climatique au sein de l’opinion publique. Certaines se voient contraintes à opter pour des politiques de restriction de leurs activités : BNP Paribas adopte ainsi une politique restrictive concernant son soutien à des projets de sables bitumineux, de forages en Arctique et de gaz de schiste, Engie (ex GDF-Suez) renonce à la majorité de ses actifs charbon. Les multinationales françaises se résolvent à abandonner un certain nombre de projets : les centrales à charbon Kolubara en Serbie, Thabametsi en Afrique du Sud, Plomin C en Croatie, le méga-projet de mine de charbon Alpha Coal en Australie… Marginales, ces avancées n’empêchent pas banques privées, Etat et multinationales françaises de continuer à soutenir via des formes de financement toujours plus sophistiquées les énergies fossiles et des projets dévastateurs pour le climat, malgré de fortes mobilisations de la société civile, comme dans le cas du projet Rio Grande LNG de la Société Générale.
Climat : le nouveau souffle du mouvement
Dès 2013, les Amis de la Terre participent à une première réunion avec quelques alliés pour évoquer la tenue prochaine à Paris de la 21e conférence des Parties de l’ONU sur le climat, la COP21. Depuis Copenhague, le mouvement est échaudé et le climat n’est qu’à peine un sujet de mobilisation citoyenne. Bizi, groupe affilié aux Amis de la Terre, enclenche un vaste mouvement populaire citoyen : Alternatiba, que soutiendront rapidement les Amis de la Terre. En parallèle, décision est prise de lancer une vaste coalition d’acteurs, la Coalition Climat 21, qui réunira plus d’une centaine d’organisations de la société civile.
Entre 2013 et 2015, les Amis de la Terre s’engagent dans de nombreux processus de mobilisation en vue de la COP21 de décembre 2015, ce qui leur permet notamment de redévelopper la partie “actions désobéissantes” de leur palette d’activités : mouvement des Faucheurs de chaises avec Attac, pour faire le lien entre l’évasion fiscale et le manque de financement pour la transition écologique et sociale (pour lequel le président d’alors Florent Compain sera jugé et acquitté en seconde instance), développement d’un groupe action sous forme des “AT jeunes” puis d’un groupe action basé à Paris, participation à la Coalition COP21.
Lors de la COP21, ils participent à de nombreuses actions comme la dénonciation des lobbies au Climate Summit ou le Sommet des 196 chaises. Ils soutiennent les mouvements citoyens partenaires, Alternatiba et ANV-COP21 (créé en 2015), qui parviennent à maintenir des mobilisations malgré l’état d’urgence décrété après les attentats meurtriers du 13 novembre, avec notamment la chaîne humaine du 29 novembre et un vaste rassemblement au Champ de Mars après un bras de fer avec la Préfecture. Il faut en effet dénoncer les conclusions insuffisantes de l’Accord de Paris.
Bien qu’une partie de la Fédération internationale n’ait pu se rendre à Paris en raison du contexte post-attentats, de nombreux Amis de la Terre de tous les pays se sont toutefois rejoints à Paris pour participer aux mobilisations. Résolus à créer une situation d’anormalité après un accord bien en-deçà des enjeux, les Amis de la Terre rejoignent leurs partenaires ANV-COP21 lors du blocage du sommet pétrolier de Pau en avril 2016.
La démission de Nicolas Hulot à l’automne 2018 et l’aggravation des manifestations visibles du dérèglement climatique provoqueront un coup de fouet au sein de l’opinion publique. Des marches climat spontanées, soutenues par les organisations et notamment les Amis de la Terre, verront le jour et deviendront des moments récurrents de sensibilisation de l’opinion publique. Le mouvement climat verra la naissance de nombreux nouveaux acteurs, et la mobilisation changera d’échelle. En avril 2019, ce sont près de 2000 activistes des Amis de la Terre, de Greenpeace et d’ANV-COP21 qui bloquent la Défense pour dénoncer la République des Pollueurs et la politique de Macron.
Un projet radicalo-pragmatique étoffé
Dès le début de la décennie, les Amis de la Terre réaffirment leur projet et décrivent ce qu’ils cherchent à construire : la position “Pour des Sociétés Soutenables” est publiée pour la première fois en 2011. Ce texte définit notamment la notion d’espace écologique et inscrit pleinement le partage équitable des ressources au cœur du combat écologique des Amis de la Terre.
Manifeste Pour des sociétés soutenables
La fédération française évolue progressivement et les groupes locaux se voient rejoindre par de nouveaux membres de la famille, les groupes affiliés, avec notamment l’organisation basque Bizi, d’abord, puis les mouvements Alternatiba et ANV-COP21, l’organisation anti-pub Résistance à l’Agression Publicitaire (RAP), l’association pour les forêts Canopée, l’association de lutte contre les activités nocives des banques Reclaim Finance.
Comme le rappelle le plan triennal 2019-2021, cette fédération protéiforme permet de construire un espace de renforcement des luttes, qu’elles soient locales ou thématiques, autour d’une approche radicalo-pragmatique et avec un objectif : bâtir des sociétés soutenables.