OGM : les coûts cachés supportés par la collectivité sont énormes !
Bruxelles, 14 mars 2011 - Les coûts occasionnés par la séparation des filières OGM et conventionnelles sont beaucoup plus élevés qu’initialement estimés et pourraient contribuer à la hausse des prix des aliments, préviennent les Amis de la Terre/Friends of the Earth Europe dans un nouveau rapport publié aujourd’hui.
[[Ce rapport intitulé Les conséquences socio-économiques des OGM Friends of the Earth Europe, The socio-economic effects of GMOs – Hidden costs for the food chain– (Les conséquences socio-économiques des OGM – Les coûts cachés pour la chaîne alimentaire), mars 2011 ou voir la traduction française, ci-jointe en fin de communiqué. ogm_rapport_couts_socio-economiques.pdf ]] dévoile les coûts cachés des cultures d’OGM que les secteurs conventionnels et biologiques doivent injustement supporter alors qu’ils sont menacés de nouvelles contaminations et d’augmentation des prix alimentaires. Ce rapport est publié alors que les ministres de l’environnement des Etats membres de l’Union européenne (UE) se rencontrent aujourd’hui pour discuter de la légalité des interdictions de culture des OGM sur leurs territoires. Les Amis de la Terre demandent que le débat prenne en compte, dans toute leur ampleur, les conséquences sociales et économiques de la culture de plantes GM. Les ministres de l’environnement doivent discuter sur des faits, pas sur les modèles erronés des industriels.
Mute Schimpf, chargée de champagne Alimentation à Friends of the Earth Europe, explique : « Il faut prendre en compte les coûts environnementaux et économiques réels des OGM lorsqu’on parle de la culture des OGM en Europe. L’industrie des biotechnologies doit être tenue responsable des dommages provoqués par la contamination croisée. Il n’est pas question de présenter l’addition aux agriculteurs, aux consommateurs et aux contribuables. »
La politique européenne repose sur le principe que les acteurs non-OGM de l’industrie alimentaire doivent payer toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que leurs productions restent sans OGM. Une étude officielle de l’Union européenne (UE) conclut que les coûts de séparation entre les filières GM et les filières conventionnelles pourraient augmenter le prix de ces dernières jusqu’à 13% . Mais les chiffres réels sont bien plus élevés. La nouvelle étude qu’ont menée les Amis de la Terre/Friends of the Earth Europe démontre que des postes de dépenses essentiels dans le dispositif de séparation des filières ne sont pas pris en compte dans l’étude de l’UE [[Les coûts additionnels durant la moisson du maïs pourraient être 40 fois plus élevés que les chiffres avancés par l’UE. Et le coût du séchage jusqu’à 34% plus cher. The socio-economic effects of GMOs – Hidden costs for the food chain– (Les conséquences socio-économiques des OGM – Les coûts cachés pour la chaîne alimentaire), mars 2011 ou voir la traduction française, ci-jointe en fin de communiqué.
]].
Les coûts additionnels pour maintenir la séparation entre les filières OGM et conventionnelles, y compris les coûts de contrôle et d’analyse, dépassent largement tout gain économique envisagé par la baisse des coûts de production.
Pour Christian Berdot des Amis de la Terre France : « Il est trop facile de parler des avantages des OGM, lorsque les coûts sociaux sont payés par les autres. Combien d’administrations, de laboratoires passent des heures à contrôler si nos aliments sont exempts d’OGM ? Les citoyens n’ont pas demandé d’OGM. Ces milliers d’heures de travail, toutes ces mesures coûteuses doivent être payées par ceux qui nous imposent ces OGM que nous refusons. Qu’ils assument enfin économiquement le coût social de leur choix agronomique ! »
Les entreprises de biotechnologies, les opérateurs et autres utilisateurs d’OGM doivent prendre leurs responsabilités pour empêcher toute contamination. C’est à eux de s’assurer que les marchés conventionnels et biologiques de l’UE peuvent se développer sans avoir à supporter des charges injustes.
Mute Schimpf conclut : « 99,9% des terres européennes sont dépourvues d’OGM. L’opposition aux OGM dans les champs et les assiettes est très forte, et ne fait qu’augmenter. Les cultures GM ne seront pas une aide, mais un obstacle pour affronter le défi des années à venir : nourrir une population mondiale croissante. Les décideurs doivent annoncer la fin des cultures d’OGM en Europe et garantir une politique en faveur de campagnes vivantes et de méthodes plus vertes. »
Les Amis de la Terre demandent un moratoire sur toutes les autorisations de mise en culture de plantes GM jusqu’à ce qu’une évaluation des conséquences socio-économiques des OGM soit intégrée dans le processus d’autorisation de l’UE et que des mesures anti-contamination obligatoires soient mises en place dans tous les pays membres. Tout frais dû à des mesures destinées à éviter la contamination doit être pris en charge par les pollueurs.