Avec EACOP et Tilenga, Total prévoit l’extraction de pétrole dans une aire naturelle protégée et un oléoduc géant qui traversera l’Ouganda et la Tanzanie. Une bombe climatique qui est déjà responsable de l’expropriation de plus de 100 000 personnes.

La délégation ougandaise était composée de :

• Vanessa Nakate, activiste pour le climat, fondatrice de Rise Up Movement.
• Maxwell Atuhura, directeur du Tasha Research Institute, qui travaille auprès des communautés affectées dans la zone pétrolière et enquête depuis 3 ans à nos côtés.
• Diana Nabiruma, membre de notre association partenaire AFIEGO, qui est une des associations impliquées dans l’action en justice contre Total en France aux côtés des Amis de la Terre et Survie.
• Hilda Flavia Nakabuye, activiste pour le climat et fondatrice du mouvement Fridays for Future Uganda.

Le cortège EACOP : un incontournable des marches climat du 12 mars

La délégation ougandaise a marché à Paris aux côtés de 32 000 personnes pour le climat et la justice sociale, lors de la marche « LookUp ». À cette occasion, un impressionnant cortège a été formé pour dénoncer le projet de Total. Il a donné lieu à une prise de parole saisissante de la militante Hilda Flavia Nakabuye.

Une conférence publique pour témoigner et mobiliser en France

Le 17 mars, à Paris, nous avons co-organisé une soirée débat au Consulat dédiée à la lutte contre le projet EACOP. Les militant·es ougandais·es ont partagé avec le public leur expérience de terrain aux côtés des communautés affectées, mais aussi les difficultés du militantisme en Ouganda au vu des pressions qu’ils subissent sur place. Nous sommes intervenu·es à leurs côtés pour parler de l’action en justice que nous avons lancée contre Total en France, ainsi que des soutiens de l’État français.

Des rendez-vous avec les décideurs politiques et économiques clés

La délégation ougandaise a également été reçue à l’Assemblée nationale le 16 mars. Une rencontre qui a débouché rapidement sur une première action concrète, puisque 18 députés de 7 groupes politiques différents ont publié une tribune dans Le Monde appelant à l’abandon des projets Tilenga et EACOP, et dénonçant les soutiens de l’État français.

Nous avons également organisé un rendez-vous à l’Élysée avec le conseiller diplomatique d’Emmanuel Macron, ainsi qu’un rendez-vous avec le conseiller de Jean-Yves Le Drian, et d’autres représentants du ministère de l’Europe et des Affaires étrangères. Nous avons demandé un arrêt des soutiens, notamment diplomatiques, à Total en Ouganda et des actions face aux persécutions auxquelles fait face la société civile ougandaise.

Enfin, avec notre association affiliée Reclaim Finance, nous avons organisé des rencontres avec des financeurs et investisseurs pour leur demander d’arrêter leurs financements des projets climaticides de Total. Grâce à notre campagne internationale au sein de la coalition Stop EACOP, 15 banques internationales et 5 assureurs se sont déjà engagés à ne pas financer le projet EACOP. Cette tendance doit se poursuivre pour empêcher ce projet dévastateur de voir le jour !

Mobilisation devant la Tour Total

Aux côtés d’autres activistes, notamment Camille Etienne, nous avons participé le 24 mars à une action devant le siège social de la major pétrolière, au cœur du quartier de La Défense. Une représentation artistique a été spécialement conçue par des membres du collectif Minuit 12 pour attirer le regard des citoyen·nes et des médias sur le sujet.

Une tournée qui s’est prolongée en Europe

La délégation ougandaise ne s’en est pas tenue au territoire français. Nous avons ainsi accompagné Maxwell et Diana à l’ONU à Genève afin de rencontrer les équipes de plusieurs rapporteurs spéciaux de l’ONU et faire une intervention en plénière du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU, dans le but de faire connaître les violations des droits humains perpétrées par Total en Ouganda.

Le lendemain, trois des activistes ougandais (Vanessa, Maxwell et Diana) se sont rendus à Rome avec 350.org et le Mouvement Laudato Si, où ils ont pu s’entretenir avec le Pape, un symbole fort de l’ampleur croissante de la lutte menée depuis des années contre ce projet. Pendant ce temps, la 4ème militante ougandaise, Hilda, était à Bruxelles où elle a pu rencontrer différents députés européens. Elle a terminé sa tournée en Allemagne, où la mobilisation contre ce projet monte en puissance.

Une couverture médiatique inédite

Cette tournée a été ponctuée par de nombreuses interventions et apparitions dans les médias publics, tels que Brut, Mediapart, RFI, France Inter ou encore France 24 et Reporterre. Cette couverture médiatique inédite a permis de faire émerger auprès d’un public plus large le projet EACOP et ses impacts climatiques et sociaux, mais aussi de faire monter la pression sur Total et le gouvernement français.