Raffinerie de Total à Grandpuits : entre greenwashing et casse sociale
Depuis trois semaines, les travailleurs de la raffinerie de Grandpuits en Seine-et-Marne sont en grève. En cause, un plan social injuste et un faux-semblant de transition écologique de la raffinerie en "plateforme zéro pétrole".
Aux côtés des grévistes, les Amis de la Terre et plusieurs associations écologistes dénoncent le plan social imposé par la direction de Total.
Un projet de reconversion loin d’être écologique
Les Amis de la Terre ainsi que plusieurs associations et syndicats dénoncent le projet de transformation de la raffinerie en “plateforme zéro-pétrole” : il est bien loin de contribuer à la transition écologique, comme le prétend Total ! Truffé de fausses solutions, le plan proposé par le géant pétrolier ne trompe personne quant à son ambition de masquer un plan social injustifié.
Décryptage du plan de reconversion de la raffinerie de Grandpuits
Les grévistes mobilisés devant le siège de la multinationale
Vert est la couleur dont Total souhaite repeindre la raffinerie de Grandpuits. Pourtant, c’est la Tour Total que les raffineurs ont repeint en vert ce mardi 26 janvier 2021. En cause : la stratégie de greenwashing de Total pour justifier des suppressions d’emplois. Dans une analyse publiée ce jour, les Amis de la Terre, la Confédération Paysanne, la CGT, Attac et Greenpeace démontrent que les activités proposées par Total en remplacement du raffinage à Grandpuits ne sont ni viables face à la crise écologique, ni justes vis-à-vis des travailleurs du site. Les ONG et syndicats accusent Total d’enfumage grâce à une stratégie de communication bien huilée, à l’image de sa prétendue stratégie climat.
Décryptage du projet de reconversion de la raffinerie de Grandpuits
Les ONG et syndicats épinglent une à une les propositions du géant des hydrocarbures : production d’agrocarburants émettant plus de gaz à effet de serre que les carburants fabriqués à partir d’énergies fossiles ; recyclage de plastique permettant en réalité de vendre toujours plus de pétrole et gaz ; production de “bioplastiques” qui n’ont de bio que le nom… L’impact environnemental de ces activités est tout aussi alarmant que le sort des 700 personnes menacées par le plan social.
Seuls les profits guident Total dans ses choix pour Grandpuits, laissant de côté les travailleurs et la transition écologique. Alors que le géant pétrolier nous enfonce dans la crise climatique, utiliser la neutralité carbone comme une justification à la destruction d’emplois est d’un cynisme et d’une hypocrisie inacceptables.
“La décision de mettre fin aux activités de raffinages d’hydrocarbures n’a rien à voir avec la transition, ni avec la préservation du climat. Dans un groupe comme Total qui multiplie les projets pétroliers et gaziers partout dans le monde et a versé 7 milliards de dividendes à ses actionnaires en 2020, nous ne pouvons rester silencieux face à la destruction de 700 emplois.” ajoute Adrien Cornet, délégué CGT Grandpuits.
La mobilisation continue pour un avenir soutenable
Les raffineurs, leur syndicat, les associations écologistes et altermondialistes annoncent entrer dans une nouvelle phase de la mobilisation : celle de la construction d’alternatives. Ils souhaitent offrir un avenir soutenable à Grandpuits, élaboré avec et non contre les travailleurs, à partir des besoins d’un territoire qui opérerait un virage réellement écologique.