Remettre les trains de nuit sur les rails pour une transition écologique dans les transports
La suppression imminente des trains de nuit est encore un coup porté aux modes de transport les moins climaticides.
En effet, les trains de nuit sont une alternative au “tout LGV”, au “tout routier” et ils ont un potentiel sous-exploité face au transport aérien : ils permettent des voyages à l’échelle européenne. Il est important de se mobiliser pour le maintien de ce service !
Le gouvernement propose de démanteler une grande partie des Intercités de Jour et de Nuit courant 2016-2017. Les négociations État-Régions décideront dès septembre 2016 de leur destinée. Le contexte de la transition énergétique invite pourtant à donner une place centrale aux trains pour les transports longue distance. Le train consomme environ 5 à 10 fois moins d’énergie par kilomètre et passager que la voiture individuelle ou l’avion. Depuis les années 2000, les investissements rail furent principalement captés par les Grands Projets de LGV avec un emballement qui s’est avéré irrationnel : extrêmement coûteux financièrement, destructeurs environnementalement, les LGV desservent mal les villes moyennes et les liaisons transversales entre les régions…
Pourtant le service de nuit pourrait s’améliorer à moindre frais et se révéler particulièrement pertinent pour la transition dans les transports. En roulant toute la nuit, les trains Intercités sur lignes classiques peuvent parcourir pratiquement 1500km, pour relier les territoires les plus enclavés depuis la capitale ou traverser transversalement l’Hexagone. Ils sont aussi parfaitement adaptés pour des voyages à l’échelle européenne. Ils ont donc un potentiel inexploité pour le report modal de l’avion sur le rail.
A l’heure du changement climatique, il est peu acceptable que les trains soient démantelés à cause d’un jeu tarifaire qui met en avant les modes les plus polluants. Actuellement la complexité des tarifs SNCF sert de repoussoir aux voyageurs non-habitués. Une tarification incitative permettra de sortir de l’anomalie tarifaire pour que, en cohérence avec leurs impacts environnementaux respectifs, le train soit moins cher que l’avion ou la voiture ! Une taxe carbone élevée sera de toutes façons tôt ou tard nécessaire pour réintégrer les coûts cachés de l’avion et de la route et financer le rail.
Le démantèlement des Intercités et des trains de nuit est emblématique de l’incohérence de notre société qui préfère les Grands Travaux technologiques et le gaspillage énergétique aux solutions simples et sobres. Déjà au 20ème siècle, le vélo et le tramway ont pratiquement disparu des villes.
Aujourd’hui encore, le gouvernement propose la « relance » par « cent nouveaux projets » routiers et autoroutiers pour début 2017. L’automne 2016 sera donc l’occasion de se mobiliser pour un autre modèle pour les transports : sortir du « tout LGV », « tout routier » et du low-cost aérien pour réinventer les transports doux. Ils incluent la marche, le vélo, les transports en commun, le tramway, le TER et – pour les longues distances – les Intercités de Jour et de Nuit !
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