Réponse à I. Kocher, DG d’Engie : oui, on peut se passer d’Hazelwood !
Suite aux révélations de Cash Investigation « Climat : le grand bluff des multinationales », diffusé sur France 2 le 24 mai, la Directrice Générale d'Engie, Isabelle Kocher, était interrogée sur l'avenir de la centrale à charbon ultra-polluante Hazelwood (Australie) le 25 mai lors de son audition par la Commission économique du Sénat.
Elle a répété la possibilité d’une cession de la centrale si l’État de Victoria jugeait nécessaire son maintien pour approvisionner la région en électricité. Deux organisations australiennes lui répondent : oui, il est possible de fermer Hazelwood sans plonger l’État de Victoria dans le noir !
Dans le document paru ce jour, les deux organisations Australian Convervation Foundation et Environment Victoria détaillent point par point pourquoi il est possible (et nécessaire) de fermer Hazelwood.
1. Les besoins énergétiques de Victoria peuvent être satisfaits sans Hazelwood
Le marché national d’électricité australien est en surplus d’électricité. A Victoria, ce surplus est estimé à 2000 MV. On pourrait donc se passer des 1 600 MV d’Hazelwood !
2. La demande en charbon diminue
Grâce au développement des renouvelables et à l’amélioration de l’efficacité énergétique, la demande énergétique est en baisse !
3. Sans planification, ce sont les unités de production les moins émettrices qui risquent de fermer en premier !
Avec le déclin du prix et de la demande en électricité, les unités de production les plus fragiles pourraient fermer. Or ce sont souvent les moins émettrices ! Il faut donc une réelle volonté politique pour faire des choix avisés et fermer en priorité les plus polluantes.
4. Hazelwood aura de nombreux coûts additionnels pour la communauté
La seule centrale représente 3 % des émissions du pays ! Les coûts externes d’Hazelwood pour le climat et les communautés sont estimés entre 800 millions et 2 milliards par an .
5. Hazelwood a un coût sur la santé
Les coûts sanitaires provoqués par les émissions de la centrale sont estimés entre 56 et 187 millions de dollars par an, sans compter les coûts additionnels liés au terrible incendie de la mine en 2014.
6. Dans la Vallée Latrobe, on sait que la transition est en marche !
A l’unisson avec les communautés, plusieurs voix s’opposent à la centrale à charbon d’Hazelwood au niveau de l’administration locale. Le maire de la ville de Latrobe a récemment affirmé « Nous ne craignons pas la transition pour mettre fin au charbon. Ce que nous craignons, c’est d’être abandonnés. »
Engie, et le gouvernement français qui en est actionnaire à 33 %, doivent permettre la fermeture définitive de la centrale d’Hazelwood et prendre leurs responsabilités pour réhabiliter le site, répondre aux attentes des parties prenantes et assurer une transition juste aux salariés du secteur.