Société Générale à la traîne : des escargots s’invitent au Climate Finance Day
52 militants des Amis de la Terre ont mené une action non-violente pour dénoncer l’irresponsabilité de Société Générale qui persiste à financer les énergies fossiles risquées pour le climat et les droits humains. Nous réclamons le retrait définitif des projets de terminal de gaz naturel liquéfié Rio Grande LNG
Alors que les grands acteurs de la finance internationale se réunissaient cet après-midi à l’occasion du Climate Finance Day, 52 militants des Amis de la Terre et d’ANV-COP21 ont mené une action non-violente aux portes de la conférence. Ils dénonçaient l’irresponsabilité de Société Générale qui persiste à financer directement et indirectement les énergies fossiles les plus risquées pour le climat et les droits humains, et réclamaient son retrait définitif des projets de terminal de gaz naturel liquéfié Rio Grande LNG et de double pipeline de gaz de schiste Rio Bravo au Texas.
À 13h30, une foule d’escargots rouges et noirs, aux couleurs de Société Générale, a perturbé l’entrée des participants affluant devant le ministère de l’Économie et des Finances à l’ouverture du Climate Finance Day. Les militants incarnaient la dangereuse lenteur de la banque dans la longue course contre les changements climatiques. Une banderole « Société Générale à la traîne – Stop Rio Grande LNG » donnait le ton de cette mobilisation. L’action visait à interpeller Société Générale qui joue un rôle clé de conseiller financier pour un projet de pipeline et de terminal d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) issu de gaz de schiste au Texas, Rio Bravo et Rio Grande LNG.
Les militants des Amis de la Terre et d’ANV-COP21 appelaient plus largement la banque à suivre et dépasser l’exemple de BNP Paribas 1 en renonçant à ces projets et à mettre un terme à tous ses soutiens aux projets et aux entreprises actives dans les énergies fossiles extrêmes : sables bitumineux, gaz de schiste, terminaux de gaz naturel liquéfié (GNL), forages en eaux profondes et en Arctique.
Société Générale fait preuve d’un greenwashing éhonté en prétendant sauver le climat alors qu’elle mise sur le développement du gaz, y compris dans ses formes les plus sales : le GNL et le gaz de schiste 2 . Non seulement le projet Rio Grande LNG entraînera l’extraction de toujours plus de gaz de schiste en amont, mais contribuera à émettre autant d’émissions que 44 centrales à charbon 3 . BNP Paribas a reconnu l’incompatibilité de soutenir ce projet et de limiter le réchauffement climatique à 1,5°C voire 2°C en actant l’exclusion de ce type de projets de ses soutiens. Nous en attendons de même de la part de Société Générale.
Société Générale est en effet l’un des plus gros financeurs du GNL, avec plus de 2,4 milliards de dollars de financements aux entreprises les plus agressives du secteur en Amérique du Nord entre 2014 et 2016 4 . Le gaz est un important émetteur de méthane, gaz à effet de serre dont nous savons que le potentiel de réchauffement est plus de 80 fois supérieur au dioxyde de carbone. Le transport de gaz naturel et du gaz de schiste sous la forme de Gaz Nature Liquefié fait exploser encore un peu plus les compteurs, étant responsable de 20% d’émissions supplémentaires par rapport au transport par gazoduc de courte distance 5 .
«Société Générale ne pourra pas continuer éternellement à nier sa responsabilité vis-à-vis des communautés et des écosystèmes impactés par ces mégaprojets. La colère gronde aux États-Unis où la coalition “Sauvons la vallée du Rio Grande du GNL” se mobilise aux côtés de la communauté autochtone des Esto’k Gna dont les droits sont directement menacés par le terminal Rio Grande LNG et le pipeline Rio Bravo. Une lettre cosignée par 85 ONG a été adressée à Société Générale, lui demandant expressément de se retirer de ces deux projets et de ne plus financer de projets et d’entreprises des énergies fossiles extrêmes 6 . En France, nous suivrons de très près les choix de la banque dans les prochaines semaines et prochains mois et appellerons à des mobilisations croissantes aussi longtemps qu’elle ne s’engagera pas dans cette voie», conclut Élodie Nace, d’ANV-COP21.