Société Générale doit renoncer à la centrale à charbon de Punta Catalina !
La COP21 à peine achevée et un mois après s'être engagée à réduire ses financements au charbon, Société Générale a participé à un premier prêt dédié à la construction d'une centrale à charbon en République Dominicaine.
La COP21 à peine achevée et un mois après s’être engagée à réduire ses financements au charbon, Société Générale a participé à un premier prêt dédié à la construction d’une centrale à charbon en République Dominicaine. Pour les Amis de la Terre, ce soutien reflète l’absence de toute stratégie derrière les déclarations de la banque qui dit vouloir aligner ses activités avec un scénario 2°C. En soutien au Comité national de lutte contre les changements climatiques en République dominicaine, les Amis de la Terre, urgewald et BankTrack appellent par une lettre, la Société Générale à se retirer du projet immédiatement.
La centrale de Punta Catalina Central Power, également connue sous le nom de la centrale d’Hatillo, est une centrale électrique de 770 mégawatts alimentée au charbon en construction à Punta Catalina-Hatillo, dans la province d’Azua en République Dominicaine.
Le projet, qui coûte 2 milliards $ et est initié par le CDEEE (la Société dominicaine des entreprises publiques d’électricité), comprend non seulement deux unités au charbon, mais aussi la construction d’un terminal charbonnier d’une capacité de 80 000 tonnes, ainsi que toutes les installations liées comme les convoyeurs, les systèmes de refroidissement et de traitement de l’eau, et une sous-station d’électricité.
La construction de la centrale à charbon, effectuée par l’entreprise brésilienne Odebrecht, a débuté en 2015 grâce à des fonds dominicains et est censé finir au début de 2017.
Société Générale, une des 5 banques impliquées
Le 30 Décembre 2015, 5 banques européennes ont déboursé 200 millions $ 1 pour la construction du projet, soit un premier versement sur un total qui devrait atteindre les 632,5 millions de dollars.
Parmi ces 5 banques, Société Générale qui annonçait pourtant un mois plus tôt vouloir aligner ses activités avec un scénario 2°C, et adoptait des mesures visant à réduire ses financements au charbon…
Les deux n’étant pas compatible, les Amis de la Terre, urgewald et BankTrack, en soutien au Comité national de lutte contre les changements climatiques appellent la Société Générale à respecter ses dires, et à ne pas participer au versement de fonds supplémentaires (voir la lettre en bas de la page)
Les risques du projet
Quelque soit l’impact, ce projet montre l’hypocrisie de Société Générale qui a adopté des engagements climat quelques jours avant le lancement de la COP21. Car même si la banque ne s’est qu’engagée à ne plus financer de projets de centrales à charbon que dans les pays de l’OCDE à hauts revenus (soit environ 4% du marché), elle avait annoncé vouloir aligner ses financements avec un scénario 2°C. Or, d’après un récent rapport de Climate Action Tracker, tout nouvelle infrastructure charbon est incompatible avec cet objectif.
Pour être crédible en matière climatique, Société Générale doit immédiatement annoncer la fin de tous ses financements de projets aux centrales à charbon partout dans le monde, en commençant par renoncer à participer aux prochains versements prévus pour la construction du projet de Punta Catalina.
Et les Amis de la Terre appellent la banque à ne pas commettre deux fois la même erreur en finançant le projet de centrale à charbon de Tanjung B Jati en Indonésie. Tout comme le Crédit Agricole, qui a également exprimé son intérêt pour le projet, elle doit renoncer à soutenir ce projet qui saperait durablement tout effort qu’elle pourrrait faire pour se racheter une image plus verte et plus responsable.