Sociétés soutenables et liberté pour l’Ukraine, même combat
Les Amis de la Terre France condamnent fermement l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
L’attaque menée par le pouvoir russe contre l’Ukraine est une charge délibérée qui apporte le malheur à des hommes, des femmes et des enfants victimes des bombes et de l’exode, mais aussi aux soldats soumis à l’embrigadement dans une guerre d’agression.
Cette invasion est menée par un système dictatorial contre tout ce qui pourrait le remettre en question, à sa porte ou plus loin. Le régime russe actuel est à l’inverse de ce que les Amis de la Terre recherchent dans les sociétés soutenables, car il est fondé sur :
- le mensonge ayant force de loi et la peur infligée à celles et ceux qui cherchent à rétablir la vérité,
- la concentration du pouvoir, l’annihilation de la démocratie et la négation des droits humains,
- l’inégalité poussée à l’extrême, l’accaparement des richesses et les paradis fiscaux,
- les énergies fossiles, l’extraction minière et le mépris de l’environnement,
- l’angoisse face au nucléaire militaire, et maintenant civil, dont la vulnérabilité éclate,
- la guerre hors de ses frontières pour maintenir son pouvoir, à proximité comme en Ukraine mais aussi bien à distance comme en Syrie, pays qui a subi lui aussi les bombardements russes.
Face à cela, nous sommes nécessairement solidaires, car nous partageons la souffrance de celles et ceux qui sont touché·es par la guerre en Ukraine et par la répression en Russie.
Nos régimes démocratiques sont très imparfaits (comme l’est aussi celui de l’Ukraine, une jeune démocratie). Les droits y sont régulièrement rognés, la corruption toujours présente, les inégalités croissantes, le climat et la biodiversité menacés et l’exploitation des pays du Sud persistante. Mais le contraste reste saisissant entre d’une part ce que nous vivons, et d’autre part l’enfer glacé de la dictature ou brûlant de la guerre, qui se rapproche ainsi de notre porte. Nous devons faire tout ce qui est en notre pouvoir pour faire obstacle à cette menace et transformer notre propre système.
Une de nos plus grandes faiblesses et source déjà de grands problèmes sociaux et environnementaux est la dépendance de notre modèle économique à l’énergie et en particulier aux énergies fossiles et au nucléaire, ainsi que sa dépendance aux minerais et celle de notre agriculture aux engrais et à l’alimentation du bétail. Nous savions qu’il faut sortir de cette addiction, parce qu’elle n’est pas soutenable et parce qu’elle amènera, à un terme qui se rapproche à une vitesse accélérée, la ruine de nos civilisations et de la biodiversité sur notre planète. Nous voyons d’autant plus aujourd’hui qu’il faut aussi s’en sevrer très vite pour ne pas être otage d’un régime oppressif et destructeur, pour ne pas l’alimenter.
Il nous faut couper très vite la perfusion qui nous relie au gaz et au pétrole russes. Pour cela, les économies d’énergie doivent être au premier plan, et non pas citées en dernier ressort après une liste de substituts gravement problématiques, qu’il s’agisse des hydrocarbures du Proche-Orient ou du gaz de schiste des Etats-Unis.
Cessons de nous rendre complices en offrant un accueil financier et en facilitant un mode de vie luxueux aux soutiens de ce régime qui agresse, tue et viole les droits humains. Imposons aux entreprises qui vont y chercher leurs profits de s’en écarter.
Travaillons sur des moyens de lutte non-violente capables d’enrayer à l’avenir de tels déchaînements et de contribuer aujourd’hui à la résistance.
Pour l’honnêteté, la sobriété et la raison, l’égalité et la solidarité, les droits humains et la convivialité, la sérénité et la paix, pour l’indépendance, nous sommes toutes et tous des Ukrainien·nes.