Un champ de colza muté, fauché pour dénoncer les OGM cachés
Communiqué et dossier sur les plantes mutées, par les Faucheurs Volontaires.
Fauchage de parcelles d’essais de Colza au GEVES (La Pouëze – 49)
Pour un moratoire sur la culture et les essais de Colza et Tournesol rendus tolérant à un herbicide.
Angers, le 5 Avril 2015 – Des faucheurs et faucheuses volontaires venu-e-s de toute la France ont procédé au fauchage de parcelles d’essais de colza au GEVES (Groupe d’Étude et de contrôle des Variétés et des Semences ) à la Pouëze dans le Maine-et-Loire pour :
– Dénoncer l’absence de transparence concernant ces cultures ou ces essais de Variétés rendues Tolérantes à un Herbicide (VrTH) ;
– Réaffirmer l’obtention nécessaire et urgente d’un moratoire sur la culture et les essais de toutes les variétés de plantes génétiquement modifiées sans condition de mode d’obtention, pour être rendues tolérant à un herbicide, particulièrement les Colzas et les Tournesols ;
– Reconnaître que les variétés obtenues par mutagénese sont bien des OGM pour les soumettre aux obligations dévaluation, d’étiquetage et d’information relatives aux organismes génétiquement modifiés.
Les VrTH de Colza et Tournesol – variétés brevetées – sont exclues du champ d’application de la loi sur les OGM en Europe parce qu’elles sont obtenues par la technique de la mutagénèse. Il n’y a donc pas de traçabilité, ni d’étiquetage, ni d’études préalables sur l’environnement ou la santé humaine alors qu’elles se retrouvent dans nos assiettes via – entre autres – les huiles alimentaires. Aucune évaluation n’a jamais été produite sur les conséquences de ces procédés de fabrication de variétés mutantes alors qu’il est aujourd’hui reconnu scientifiquement que l’utilisation de la mutagénese provoque plus d’effets induits non désirés que la transgenèse.
De plus, ces plantes mutées artificiellement sont sélectionnées pour tolérer un herbicide, c’est à dire s’en imbiber sans mourir. Ces pesticides se retrouvent ensuite dans la chaîne alimentaire.
Le GEVES, installé depuis 2008 à la Pouëze, est chargé de tester et d’inscrire les variétés végétales au catalogue français. En tant que « simple exécutant », il teste et inscrit également les plantes génétiquement modifiées proposées par les firmes semencières comme Pioneer, BASF, Monsanto, Syngenta, Limagrain, … Il constitue ainsi un des maillons de la chaîne du blanchiment et d’acceptabilité des OGM en France. Or les Faucheurs estiment que puisqu’il n’est pas cohérent de cultiver des VrTH, il n’est donc pas cohérent de les tester.
Depuis 2009, le GEVES a été interpellé par la société civile sur le sujet des plantes mutées, sans résultat.
Au niveau national – depuis 2009 également – des actions contre les VrTH sont menées par les faucheuses et les faucheurs volontaires d’OGM : on dénombre ainsi plusieurs fauchages de Tournesol et de Colza, des inspections citoyennes dans les champs ou les coopératives de semences, des rencontres avec les ministères de l’Environnement et de l’Agriculture, des manifestations, un procès, mais aucune avancée concrète. Dans le cadre de la désobéissance civile et non violente, les Faucheurs et Faucheuses Volontaires d’OGM agissent suite à l’échec des discussions avec le GEVES et du refus du gouvernement d’entendre et de tenir compte des oppositions citoyennes légitimes et argumentées.
PAS D’OGM DANS NOS CHAMPS ET NOS ASSIETTES QUEL QUE SOIT LEUR MODE D’OBENTION